Vivre avec toi... ► PV Alexis White [END]

Vivre avec toi...

J'essayais de manger vite pour ne pas faire attendre mon adorable maître qui m'assurait qu'il ne se souciait pas d'avoir l'air ridicule avec des baguettes même si il avait déjà eu l'occasion de s'en servir puisqu'il appréciait les sushis. Ce n'était pas ce que je maîtrisais le mieux, mais j'essayerai de lui en faire un jour pour lui faire plaisir! Toute enthousiasmée à l'idée de lui faire la cuisine -ce qui était plutôt curieux venant de moi car je préférais mille fois être une princesse- je lâchais ma fourchette et lançais:
-Quand nous irons faire les courses, je choisirais les ingrédients pour te préparer ma spécialité! Je suis sure que tu ne seras pas déçu!
Mon maître m'avouait ne toujours pas être déçu de son achat, et même enchanté à l'idée de m'apprendre toutes ces choses et de me faire découvrir le monde. Cela me faisait penser à cette question qui me travaillais. Tout en me levant et me dirigeant vers l'évier avec mon assiette, je lui demandais:
-C'est peu être un peu indiscret, mais je me demandais... Tu es déjà allé sur Terre? On m'a dit que certains humains étaient nés à Nekai alors je me demandais si c'était ton cas. Les hybrides ne peuvent pas quitter Nekai alors nous nous demandons souvent à quoi cela ressemble.
On m'avait dit il y avait très longtemps que nos deux mondes étaient presque en tout points similaires et que celui-ci était bien plus beau. Je voulais en savoir plus. Je nettoyais mon assiette et mes couverts avant de venir chercher la sienne.

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Je nettoyais la vaisselle et Alexis l'essuyait. C'était simple et efficace. Le produit pour la vaisselle sentait la pomme et faisait de la mousse, il y avait longtemps que je n'avais plus nettoyé une assiette! Autrefois, je trouvais toutes ces tâches ennuyeuses mais je les faisais parce que mon maître me les demandait mais avec Alexis je travaillais volontiers et sans qu'il eut à me le demander. Premièrement je savais que j'étais là pour cela, mais aussi il était très gentil avec moi et je me disais qu'il trouverai toujours quelque chose pour me distraire et me faire plaisir en toute situation! Je ne m'inquiétais à de savoir si cela allait bien se passer, cette fois, j'étais sûre de moi: j'allais garder cette place aussi longtemps que possible, à moins que je puisse obtenir une petite augmentation ♥. Concernant ma question, j'avais été particulièrement gênée par la réponse. Je m'attendais à un "oui" ou un "non", quelques brèves informations peu être. Mais mon maître me dévoilait à la place des éléments de sa vie privée que je n'aurai peu être pas du lui faire rappeler. Il m'expliquait que sa vie sur Terre n'avait pas été des meilleures, que ses parents avaient profité d'une grande rentrée d'argent pour s'installer à Nekai et qu'ils étaient pauvres avant. Son image de la Terre devait être très mauvaise, dans ce cas. Mais des tonnes de questions fourmillaient toujours: à Nekai tous le monde parle japonais, anglais, ce sont des langues qui viennent de la Terre, et il paraît qu'il y en a beaucoup d'autres! Et puis aussi qu'il y a beaucoup plus d'habitants, que la faune est légèrement différente, et puis les humains ont emmenés la technologie sur Nekai alors cela appelle à la curiosité! Mais je ne voulais pas lui en demander plus: ce serait déplacé. Je rinçais l'assiette pleine de mousse que j'avais dans les mains en silence. Aussitôt la vaisselle finie, je m'essuyais les mains et m'excusais.
-Excuse moi, je n'avais pas pensé à l'éventualité que cela puisse être de mauvais souvenirs pour toi. Nekai est un peu comme une terre promise pour les humains, nous, nous y avons perdus beaucoup. Je ne connais pas assez bien la légende de Nekai pour te dire si c'est bien ou mal, mais nous nous demandons ce que votre monde a de moins que le nôtre à part nous. C'est normal, non?
En disant cela, mon visage devenait plus sombre, je m’efforçais d'empêcher mes larmes de couler. Le sujet était délicat pour chacun d'entre nous...

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Je me sentais un peu triste lorsque mon maître me parlait du monde d'où venaient les humains. Le "nouveau monde" que représentait Nekai, en fait il était une lueur d'espoir: une chance de vivre le bonheur, mais c'était au prix de celui des hybrides. Les peuples humains se vouaient les uns aux autres une telle méfiance qu'ils ne prenaient plus le temps de s'occuper d'eux-mêmes. La légende de Nekai raconte que jadis notre peuple était victime des attaques de bêtes terrifiantes, ce qui expliquait que la plupart des tribus hybrides soient soudées entre eux: restaient encore ceux de la montagne, qui n'écoutait qu'eux-mêmes, mais globalement les hybrides avaient préférés résister ensemble que de se laisser avaler par des instincts bestiaux et jeter l'autre dans la gueule du loup pour espérer s'en sortir. Au final, il y avait de quoi se demander qui de l'humain où de l'hybride était le plus bestial.
Cela me touchait qu'Alexis voit notre rencontre comme une chance, mais je n'arrivais pas à m'empêcher de penser à ce triste monde des humains... Il s'était emparé d'un peu de mousse pour me la souffler au visage. Je louchais sur la mousse s'étant déposé sur mon nez jusqu'à ce qu'un baiser se dépose à la place. Mon visage se faisait un peu plus coloré. Il caressait mes ailes l'air de rien.
Je l'entendis me demander si j'étais prête pour le cours de natation et me dire que nous aurions l'occasion de voir le soleil se coucher si nous sortions maintenant.
-Je suis prête, d'ailleurs je vais aller chercher mes affaires!
Je me hâtais de gravir les escaliers en souriant.

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Je manquais de faire un faux pas dans les escaliers en marchant trop vite, mais je me rattrapais au mieux en me sentant un peu ridicule! Je me rendais dans la salle de bain pour récupérer mes affaires. Je remettais soigneusement ma petite culotte fraîchement lavée: elle n'était pas encore tout à fait sèche mais je me disais que de toute façon j'allais devoir me baigner avec et elle serait de nouveau mouillée. Je ne voulais pas risquer d'abîmer cette jolie robe, alors j'attendis qu'Alexis sorte de la chambre pour être sûre de ne pas le déranger et allait me chercher une autre robe. J'en prenais une dont je n'étais pas sure d'avoir l'occasion de porter un nouveau. Elle était noire et plus courte que la précédente. J'étais sûre et certaine qu'elle allait flotter et qu'on verrait ma culotte, mais je n'étais pas du genre à complexer!
Je descendais tout en attachant soigneusement mes cheveux. Je parvenais à trouver comment sortir dans le jardin et enfin à rejoindre la piscine. Mon maître s'y trouvais déjà et m'invitais à me joindre à lui. J'avançais timidement. Il s'efforçait de me rassurer, je devais faire preuve de courage maintenant! Je n'avais jamais été très à l'aise avec les vastes étendues d'eau, mais il me rassurait par sa seule présence. J'étais une fille bien élevée alors il serait sans doute malvenu que je l'observe ainsi trop longtemps, je trouvais enfin la force de le rejoindre. Je souriais.
-Je ne suis pas prête de le regretter, je pense! Fis-je.

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Je suivais doucement, petit à petit, mon maître qui descendait les marches de la piscine. Nous entrions dans l'eau, de plus en plus, sans que cela ne me semble le moins du monde effrayant. J'eus un frisson lorsque le bout de mes ailes toucha la surface de l'eau, puis cette curieuse sensation finit par disparaître au profit d'un fort sentiment d'accomplissement. Je me sentais rassurée, qui plus est. Ce n'était pas si terrifiant en fait! J’acquiesçais en écoutant ses précieux conseils et riait de ses plaisanteries maladroites. Je faisais un pas de plus vers lui sans lui laisser le temps de reculer. C'est à cette distance que je me rendais le mieux compte qu'à quel point il était plus grand que moi: j'étais contrainte de lever la tête pour voir son visage. D'ici, je n'avais que le loisir d'admirer sa musculature mais je préférais me tordre le cou à le regarder plus ou moins dans les yeux.
-C'est qu'il me prendrait bien l'envie de me jeter à l'eau juste pour te voir rougir! Il ne faut pas me défier!
Je plaisantais, bien sûr. Mais il fallait avouer que, de nature sauvage dans mon enfance, j'avais toujours gardé ce sens du défi et me voulait toujours apte à surmonter toutes les épreuves -sérieuses ou non- que l'on me proposait ou m'imposait. Cette fois, il ne s'agissait pas vraiment d'un défi, mais faire la plaisanterie en était un. J'avais conscience que j'agissais parfois de manière curieuse. Toute l'affection que j'avais déjà pour mon maître et la confiance que je lui accordais peu à peu expliquait le fait que j'osais plaisanter avec lui et dire ce genre de choses qui ne respirent aucunement la soumission. De toute façon, moi soumise, ce n'est pas encore venu! J'aurai pu reculer après cette blague de mauvais goût, mais je voulais d'abord voir sa réaction. Je restais là, fixe, mes oreilles pointues à l’affût du son de sa voix. Comme je l'avais supposé, le bas de la robe commençait déjà à remonter vers la surface, mais je n'avais pas l'impression qu'il y eut quoi que ce fut d'intéressant à voir à travers l'eau.

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Lorsqu'il avait innocemment posé ses mains sur mes hanches, je n'avais pas ressenti cela comme un geste possessif et ne me sentais pas le moins du monde prisonnière de son emprise, j'y restais parce que je le voulais. Je le voulais vraiment. Tout ce que je n'avais jamais eu et toujours désiré en secret était à la portée de mes mains à présent. Une crainte m'habitait pourtant, et si finalement je le décevais? Bien qu'il apprécie ma compagnie maintenant, je devrais rivaliser d'imagination pour qu'elle reste toujours des meilleures. Cela commençait par éviter de montrer les crocs quand quelque chose me déplaisait: je repensais aux événements de cet après-midi, lorsque j'avais menacé de mes canines le vendeur de l'animalerie. Certes, je me disais que peu être Alexis ne l'avais même pas remarqué, mais je devais éviter de le refaire à l'avenir! J'avais usé de mes canines par le passé mais c'était fini maintenant!
J'avais la chance de pouvoir admirer à ses cotés le magnifique coucher de soleil et rien ne saurai me faire regretter cette incroyable expérience. Un sourire indélébile se greffait sur mon visage.
-Je serais prête à faire tous les sacrifices pour avoir ne serait-ce que la moitié du bonheur que tu m'offres, et celui-ci ne me semble pas bien grand!
Je me sentais nostalgique face à ce ciel aux couleurs des aquarelles les plus fines.
-C'est vraiment beau, ça me rappelle mon enfance...
J'ignorais pourquoi je pensais à cela maintenant...

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Mon maître était vraiment une personne exceptionnelle! ♪ Je songeais à la chance que j'avais d'avoir croisé sa route! Il m'avouait qu'il ne s'agissait pas de savoir ce que j'allais devoir et pouvoir sacrifier pour mener cette vie, car le plus gros sacrifice qu'il me menait à faire, à ses yeux, était tout simplement d'avoir à l'accompagner aux soirées mondaines où il se sentait peu à l'aise et était toujours tracassé de devoir répondre aux questions de ceux s'interrogeant sur son célibat trop durable. Je comprenais que j'allais devoir me comporter comme sa docile petite femme. Une pratique courante: je me souvenais que, à l'époque où nous nous rendions aux soirées au Grand Hôtel avec mon premier maître, je voyais beaucoup d'humains avec leurs hybrides qui faisaient souvent office de "deuxième femme", elles étaient jolies à présenter et "présentaient les avantages du mariage sans les inconvénients". Mais je doutais qu'Alexis me voie comme cela... Pour l'instant, il disait vouloir juste prendre soin de moi. Je répondais en souriant:
-Cela ne me fait pas peur, mon premier maître était un hybride noble et nous résidions au Grand Hôtel, il y avait souvent de grandes réceptions. J'ai observé ces gens toute mon enfance, même si je ne les ai jamais vraiment enviés... Mais je ne dis pas ça pour toi! Ne va pas te sentir vexé ou quelque chose comme ça...
Nous dansions légèrement dans l'eau, comme les pétales des fleurs de cerisiers qui glissent et volent, tournoient avant de toucher le sol. Puis son visage se rapprochait du mien, ses lèvres pouvaient presque atteindre les miennes, mon visage se colorait comme jamais. Il m'avouait avoir l'idée d'une chose que je pouvais faire pour le faire rougir, mais c'était moi qui changeait de couleur!
-Pour le moment, c'est plutôt moi qui rougis, mais si cela ne t'effraie pas... Tes désirs seront des ordres...
Je disais cela mais l'expression qui s'affichait sur mon visage semblait dire "fais-le, je t'en prie". C'était gênant!

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Je comprenais son point de vue concernant les soirées mondaines: il était contraint d'y aller et d'y faire bonne figure afin de conserver sa notoriété et surtout sa clientèle. Les ennuis des gens riches étaient incroyablement différents de ceux des pauvres, il n'y avait pas de doute là-dessus. En temps qu'hybride, je ne pouvais que comprendre ce que ressentais une personne qui se rendait quelque part sans en avoir la volonté, qui se retrouvait au milieu de gens dont elle se souciait peu sans pouvoir rien y changer. Mais ensemble, je pense que ces soirées seraient peu être un peu moins ennuyeuses. Les gens poseraient sans doute beaucoup de questions sur moi, mais je ne me formalisais pas pour autant: les notables de Nekai sont tous bien curieux de la situation de leurs voisins puisqu'ils aiment savoir l'herbe toujours plus verte de leur coté de la clôture.
Je ne m'en souciais plus: nous étions tous les deux sous les dernières lueurs d'un soleil près de s'éteindre. Où allait le soleil de Nekai quand il n'était pas au dessus de nos têtes? Tant de questions sans explication desquelles je ne me souciais que très peu lorsqu'il était aussi près de moi.  Une étrange sensation m'envahie lorsque ses lèvres de posèrent contre les miennes. Je n'étais pas surprise: son comportement m'avait laissée présager qu'il s'agissait de quelque chose de la sorte, mais je ne savais pas si il allait vraiment le faire. J'en avais maintenant le coeur net. Aussi étrange que cela puisse paraître, c'était mon premier baiser. Et j'étais heureuse qu'il fut de lui. Dans mes calculs, je n'avais pas prit cette variable en compte: lorsque j'y pensais depuis ma petite cage, je me disais que je devais faire en sorte que mon maître soit sous mon charme, mais que je ne devais surtout pas en faire de même afin d'éviter le malheur de l'abandon. Si ce n'avait pas été lui, cela aurait peu être marché... Mais son charme avait eu raison de moi. Étais-je vraiment tombée amoureuse de lui? Je n'osais pas y penser. Je rouvris les yeux lorsque je ne sentis plus son contact. Il affirmait ne rien regretter. Pouvais-je en dire autant? Après la tempête qu'il avait fait souffler dans mon esprit, je ne pourrais que lui en vouloir de tout mon être si il m'abandonnait.
-Ce n'est pas comme si... Cela t'engageais à quoi que ce soit... Si? Fis-je timidement, le visage encore rouge écarlate.
Au fond de moi, j'avais toujours pensé que personne ne voudrai jamais embrasser une créature qui peut boire tout votre sang sans se soucier de la morale. Je cachais mon visage dans mes mains et me retournais en espérant qu'il ne se rende compte de rien. Mon visage ne voulait pas reprendre sa teinte naturelle...
-S-si tu te moques de moi, je te mords! ... D'accord?! Dis-je sans être sûre de le penser vraiment.

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Je m'étais retournée et m'efforçais de cacher mon visage rouge écarlate qui ne voulait pas retrouver la teinte de porcelaine fine à laquelle il était accoutumé. Sans doute ses mots y étaient -ils pour quelque chose. Alors que je soupçonnais un acte irréfléchis qui resterait sans conséquence, probablement survenu dans le feu de l'action et encouragé par le contexte, Alexis m'assurait que le geste l'engageait bel et bien puisqu'il était le fruit et la démonstration des sentiments qu'il avait créé à mon égard, de son désir de prendre soin de moi pour l'avenir. Je me laissais effrayer par l'intemporalité de son discours: pour un jour? pour un mois? pour un an? ou pour la vie? Pouvais-je me permettre de rêver que cela dure toujours?
Je souhaitait qu'il ne me regarde pas dans l'état où j'étais actuellement, mais c'était oublier qui il était! Il m'obligeait, avec force et délicatesse, à lui faire face et retirais mes mains de mon visage marqué par une gêne plus manifeste que jamais. Il tendait doucement à me rassurer en m'expliquant que je n'avais pas à me sentir gênée puisque nous avions tous les deux aimés profiter de cet instant. Il avait même deviné qu'il s'agissait de mon premier baiser! J'avais l'impression qu'il lisait en moi comme dans un livre ouvert. Geste plus fort encore, il se penchait vers moi et me chuchotait à l'oreille que je pouvais le mordre si je le souhaitais, mais cela n'enlèvera rien à ce moment unique que nous vivions, tous les deux presque nus dans cette piscine sous un ciel nocturne naissant. Je n'en revenais pas: mes crocs, habituellement craints de tous, ne faisaient pas pâlir mon maître qui au contraire m'invitait volontiers à le blesser, il savait sans doute que je n'en ferais rien. Je laissais lourdement -de toute la lourdeur dont une fille si frêle peut témoigner- ma tête tomber sur son épaule alors que je l’enlaçais timidement, les larmes au bord des yeux.
-Jamais... Jamais je ne pourrais t'infliger cela... Ca me fait peur... Je n'aurai pas la moindre hésitation à mordre quiconque irait à l'encontre de mon bon vouloir, mais pas toi... Tout mon esprit est retourné... Je ne veux pas souffrir encore...
Peu être ne pouvait-il pas comprendre mes craintes, peu être ne saurait-il pas me rassurer complètement. J'aurai sans doute toute ma vie peur qu'il m'abandonne, un jour ou l'autre je retrouverais sans doute cette souffrance. C'était inévitable.

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L'inquiétude. Tel était le sentiment qui se laissait entendre dans la voix d'Alexis lorsqu'il me parlait. Cette inquiétude sincère et cet intérêt pour mes états d'âme réchauffèrent instantanément mon coeur dont il avait fallut à de nombreuses reprises recoller les morceaux. Rien qu'en me parlant, il en ressoudait la moindre fissure et le laissait comme neuf, comme si il n'avait jamais subis la moindre tempête. Il me promettait qu'il ne m'abandonnerait pas. Sans doute se faisait-il vraiment du soucis pour moi puisqu'il me demandait pourquoi je parlais de "souffrir encore" et souhaitais savoir si j'avais déjà eu à subir un abandon. Je pensais qu'il l'avait deviné. Pouvais-je lui parler de ma vie? Lui raconter tout ce qu'il m'était arrivé? Et s'en souciait-il vraiment: l'important n'était pas plus simplement le temps présent? Je me perdais dans mes pensées et ce sont ses mains en contact avec mes fesses qui vinrent me réveiller. J'eus un léger sursaut, sans doute du à la surprise, puis j'écoutais ce qu'il avait à dire: il me rassurait encore et me promettait que temps que je pourrais sentir ses caresses il sera incapable de m'abandonner, une entente qu'il me proposait de façon tout à fait équitable.
Je me détachais un peu de lui pour essuyer mes yeux mouillés et lui offrir un nouveau sourire radieux.
-Ça me convient tout à fait!

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Je pensais que la chance avait enfin tourné, que j'allais enfin commencer à être heureuse. Mon coeur battait comme jamais. Je ne voulais pas échanger ce moment contre n'importe quel trésor existent dans ce monde. Rien n'avait autant de valeur, rien n'avait autant d'importance. J'étais juste heureuse comme cela. Tout comme mon maître affirmait qu'il n'aurait pas toléré de refus de ma part, je pensais qu'à présent je ne saurais douter de lui. Mais, même si je m'ordonnais cela, il restait encore cette part d'inquiétude au fin fond de mon être. Je le suivais dans la piscine jusqu'à ce que mes pieds ne touchent presque plus le sol. Là, une certaine peur s'emparait de moi, mais je me rassurais en pensant qu'il était toujours là pour me sauver! L'humain m'offrit à nouveau quelques conseils précieux afin que je puisse m'habituer à l'eau, me confiant qu'il aimerait passer encore d'autres moments dans cette piscine, tous les deux. Je souriais et rappelai:
-Ce sera avec plaisir, mais il me faudra peu être une tenue plus appropriée, à ce moment-là?
Je me laissais aller à me demander quel genre de maillot de bain je pourrai porter et qu'est-ce qui pourrai lui plaire. Cela paraissait certes futile mais être mignonne et plaire à mon maître était une des grandes priorités que j'avais... Et d'autant plus maintenant! Je souhaitais sincèrement plaire à Alexis, et ce en toute situation! Pour l'instant, j'essayais de me concentrer sur le fait de rester à la surface de l'eau. Cela se faisait peu à peu plus facile, je comprenais que je n'étais pas en danger lorsque je sentais à nouveau ses mains se poser sur mes fesses avant de remonter et de finir par caresser mes ailes. J'eus à nouveau un sourire pour mon maître lorsqu'il me demandait si cela ne me dérangeait pas qu'il me touche autant.
-Je ne peux pas dire que ça me déplaise... Je veux dire... Toi, tu as le droit... Fis-je avant de rougir à nouveau et de me raviser. C-C'est juste parce que j'ai confiance en toi et que je sais que tu ne feras rien d'extrême sans mon avis!
En fait, j'étais plutôt contente. Et d'autant plus que d'ordinaire les humains avaient tendance à trouver mes ailes dégoûtantes, effrayantes ou encore laides. Un jour, j'avais même déjà entendu un vendeur de l'animalerie parler de "me les couper si elles ne plaisaient pas aux clients". Sentir le contact de ses mains sur elles me réchauffait toujours un peu plus le coeur.

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Il me rappelait m'avoir déjà dit que nous irons demain acheter tous le nécessaire pour moi, et ajoutais même qu'il avait envie de me donner son avis sur les vêtements que je choisirais. A vrai dire, j'étais ravie! De cette manière, j'étais sure d'être toujours la plus belle à ses yeux! C'était absolument parfait! En guise de réponse, je hochais la tête en souriant. Me laisser choisir toute seule? Certainement pas! J'étais bien trop contente d'avoir croisé son chemin pour le laisser disparaître de ma vue la moindre seconde.
-Tu risques de t'échapper si tu ne viens pas avec moi! Je préfère t'avoir à l'oeil! Plaisantais-je.
Mais le temps des blagues fut de courte durée, je me retrouvais déjà en situation moins facile lorsque mon maître soulevait une question gênante. Je ne compris pas tout de suite où il voulait en venir. Il me parlait de quelque chose d'extrême, d'une envie qu'il avait depuis que j'étais dans cette piscine, j'affichais un air curieux. Les idées fusaient dans ma tête, et d'autant plus lorsqu'il parlait de me masser dans un endroit spécifique, pour lequel il avait besoin de mon autorisation. Je pensais à beaucoup de choses diverses et variées. Finalement, il s'agissait de mes ailes: c'était encore plus gênant que tout ce que j'avais pu imaginer! En réalité, mes ailes étaient parmi les parties les plus sensibles de mon corps, ce qui pouvait d'ailleurs sembler étonnant! Je rougissais et me faisait toute timide.
-Je... Comment dire...? C'est que... Mes ailes... Elles sont très délicates et surtout sensibles alors... Si c'est toi, j'accepte, et tu pourras le faire quand tu le voudras, mais... Seulement si tu es sur de ce que tu fais...
Le sujet était simplement difficile à traiter! A vrai dire , je ne savais pas du tout sur quoi cela allait pouvoir déboucher.