Est-ce le début ou la fin des ennuis? {PV Konatsu Asuka}

Les jours se suivaient et se ressemblaient depuis mon arrivée dans cette animalerie qui avait tout d'un palace quand on était du coté "humain" des barreaux et avait plutôt des allures d'enfer lorsque l'on entrait dans les cages. J'avais vu des hybrides partir, d'autres arriver, et parfois -même souvent- certains qui revenaient pour la deuxième, troisième, quatrième fois,... A force d'observation je constatais que les humains pouvaient acheter un hybride avec autant de facilité qu'ils choisiraient une table de jardin ou un service à thé. Nous n'étions pour certains d'entre eux guère plus que des pièces de mobilier, ils nous voulaient jolis pour habiller l'espace et utile selon les besoins qu'ils ressentaient. On faisait office de robot de cuisine, ce genre de chose, nous n'étions pas bien souvent vus comme des êtres humains. J'étais pour ma part à peine capable de faire cuire du riz blanc et ne savait faire d'un balai qu'une épée de fortune et rien de plus. Autant dire que, pour moi, quitter cet endroit allait être difficile.
A mon arrivée ici mes armes m'avaient déjà été confisquées et l'on m'avait donné à porter un simple t-shirt noir et un jeans car ma combinaison "faisait un peu too much". Depuis ce jour, je ruminais dans cette petite cage sans le moindre but et passais mon temps à observer les allées et venues d'humains désireux de s'équiper d'outils ménagers perfectionnés. Ma seule utilité était le combat et je ne savais ni ne voulais rien savoir d'autre. Du jour au lendemain l'idée m'était venu de fabriquer quelques armes de fortune à base de ce que je pouvais trouver: des restes d'os dans notre infâme pâtée, divers objets ou morceaux d'objets que les clients laissaient régulièrement tomber à ma portée. Avec ceci, je me sentais capable de me défendre si il le fallait. Peu pressé de trouver un doux foyer où m'épanouir en temps que parfait petit homme de maison, je cachais régulièrement ma présence et peu de gens se rendaient compte que j'étais là. Ceux qui me voyaient pensaient que je n'avais pas assez d'intérêt et passaient leur chemin. Je me disais que peu être un jour le vendeur voudrait se débarrasser de moi, je n'aurai qu'à sortir mon arme et m'enfuir.
Ce matin-là avait suivi le même chemin qui ceux qui l'avaient précédés: réveil, distribution des repas et douches par groupe puis ouverture de la boutique, entrée des premiers clients qui commençaient leur manège habituel. Le midi, le vendeur fanfaronnait, comme à l’accoutumée, entre les rayons du magasin en agitant sous nos yeux son énorme sandwich au bacon gras et dégoulinant de sauce barbecue. Cet homme-là n'avait aucune gêne parce que nous ne pouvions l'atteindre mais il devait faire moins le mariole dans les rues, le soir, en rentrant de ce travail qui lui valait la haine de dizaine de rebelles. Je me consolais en l'imaginant raser les murs. Puis l'après-midi débutait sans aucune surprise.