Ce fou furieux de Zetsu... PV Ayato

C'était une journée pluvieuse, quelqu'un d'autre aurait dire qu'il faisait gris... Mais pour moi il fait toujours gris! Dans la matinée, un gros bonhomme était venu à l'animalerie et avait choisi plusieurs hybrides qu'il avait emmené dans une camionnette. Les "livraisons" hebdomadaires. J'avais été le dernier sélectionné. Je ne savais pas pourquoi. Les gens qui demandaient ces livraisons n'était pas vraiment des plus fiables: chasseurs en quête d’appâts, entreprises diverses recherchant de la main d’œuvre gratuite, tortionnaires pas très regardant, scientifiques ne nous utilisant que comme de la vulgaire matière première, mais parfois on avait un peu de chance et on tombait sur des humains qui ne pouvaient simplement pas venir d'eux-mêmes jusqu'à la boutique. Et ça leur arrivait d'être sympa. Le premier d'entre nous quitta la camionnette à l'hôpital de Nekai. Un maître malade, donc? Je l'ignorais. Plusieurs hybrides nous avaient quittés de la même façon, nous étions deux: les derniers. Il y avait cette fille avec moi, elle ressemblait à ma cousine.
Enfin, nous arrivions. La camionnette s'arrêtait et le gros bonhomme nous poussa à l'extérieur. J'observais le vieil immeuble. En entrant, constatant les traces de sang de la cage d'escalier, je compris ce qui nous attendait tous les deux. Pour une raison que j'ignorais je ne pouvais pas laisser faire ça. En couleur, cette fille était sans doute bien différente de ma cousine, mais en gris elle lui ressemblait trop pour que je la laisse servir de cobaye jusqu'à en perdre la vie. Au moment où l'homme sonnait à la porte, je tentais une manœuvre risquée. Je me jeta sur l'homme, entourant son cou avec la chaîne qu'il utilisait pour me tenir, il lâchait l'autre hybride:
-Cours!! Fis-je.
La porte s'ouvrait, la fille ne se fit pas prier et pris la fuite sans se demander ce que j'allais devenir... J'aurais du penser à ça plus tôt...

Alors que la fille s'enfuyait, je me retrouvais seule victime potentielle. La porte s'ouvrait sur un type bizarre, plus grand que moi, ses vêtements étaient en pire état que les miens et un masque à gaz lui couvrait le visage. Ce dernier m’attrapa, me contraignant à lâcher le pauvre livreur qui suffoquait déjà. Ce dernier toussait, encore incapable de se relever. Je comprenais que j'étais mal barré. L'humain tenta de lancer des couteaux sur la fille qui s'enfuyait, cette petite peste que j'aurai pu être du laisser crever avec moi, après tout. Jamais l'idée ne lui serait venue de venir m'aider! La cible ratée, il se décidait à se contenter de moi -mauvais choix!-, qui me débattait au mieux en battant des jambes pour tenter d'atteindre le sol, et jeta quelques billets sur le livreur avant de lui claquer la porte au nez. L'homme me jetait dans une cage, dénichée d'entre quelques bocaux contenant d'horribles choses. Je n'avais qu'à attendre qu'il me sorte pour faire joujou avec mes organes et m'efforcer de fuir! Cela allait s'avérer difficile... Blasé, il se demandait ce qu'il allait pouvoir faire de moi. Et il ne croyait pas si bien dire! C'était assez malsain, mais voir des globes oculaires dans des bocaux m'amusait: si il voulait les miens tout pourris, je lui donnais. Il lança alors un "je n'ai pas l'intention de te donner de la compassion" qui termina de m'achever, j'étais mort de rire! Après un éclat semblable à une crise d'hystérie, j'essuyais une larme au coin de mon oeil.
-J'en veux pas de ta compassion, tu peux te torcher le c*l avec! Et puis si tu veux faire des expériences sur moi tu vas pas être aidé: y a rien à voir chez un pauv' neko handicapé comme moi! Ils t'ont vraiment prit pour un blaireau!
Allez, vas-y, énerve-toi et sort moi pour me punir, on va rire!

Alors je ne m'y attendais pas je vis cette sale petite ordure éclater de rire devant moi. ET comment ça je me suis fais avoir ? Un hybride handicapé ? Décidément tout le monde me prend pour un con dans cette ville ! « tu peux te torcher le c*l avec » m'avait-il dit... Cette fois ci c'en est trop ! Je ne supportais pas que l'on se foute de ma gueule ! Par réflexe mes mains commencèrent à se crisper et je sentais la rage monter en moi d'une incroyable rapidité. Il fallait absolument que je me défoule pour ne pas que je perdre le contrôle complet de mon corps et de tout détruire... je saisis alors une arme à feu se trouvant sur la table présente sur ma gauche et essaya de tirer sur ce nouveau « sujet d'expérience », mais les tremblements de colère ne me permettaient pas de l'atteindre. Je cria tout en regardant ma main :
- ET M*RDE !
Je jeta alors mon pistolet sur une de mes machines qui ne manqua pas de faire un bruit étrange. Je m'avanca vers la cage où ce trouvait l'hybride malade de la manière d'une bête sauvage et shoota violemment dedans. Celle-ci vola sur 3 mêtres et s'ouvrit avec le choc de l'attérissage, mais avant que l'hybride ne puisse faire le moindre geste, je l'attrapa par la gorge sans ménager ma force et le souleva. Je le regardais droit dans les yeux et soudain je poussa un petit rire nerveux avant de lui affirmer :
- Malade, handicapé ou non, finalement ça m'est égal, détecter de nouvelles maladies fait aussi parti de mon travail. Alors que tu le veuilles ou non tu seras mon sujet d'expérience... je sens qu'on va bien rire tous les deux.

J'aurai sans doute mieux fait de m'enfuir, et à présent il me fallait faire face à ce taré et -au mieux- m'en sortir vivant! Je me trouvais enfermé dans le laboratoire d'un scientifique cinglé qui allait sans doute me disséquer ou m'éventrer gentillement. Et là, étrangement, je ne pouvais que penser à la fille que j'avais sauvé. Est-ce qu'au moins elle s'en était sortie? Ou cet acte héroïque avait-il été vain? Avait-elle su courir assez vite pour échapper à l'homme de main de l'animalerie? Est-ce qu'elle n'avait pas rencontré un groupe de chasseur? Est-ce qu'elle avait trouvé un endroit où se cacher? Pourrait-elle survivre dans la rue? Pourquoi me posais-je ces questions? Pourquoi ne pouvais-je simplement me demander comment MOI j'allais m'en sortir? Très franchement, je m'en foutais complètement de mourir ici. A vrai dire, je commençais à me sentir envahi par les pensées les plus sombres et me disaient que le destin qui m'attendait si je survivais n'avait de toute manière rien d'enviable: j'étais une abomination par ma seule nature d'hybride et qui plus est je ne pouvais rien voir de ce satané monde où je vivais. J'étais condamné à errer dans une vision en niveau de gris de cet endroit effrayant. L'humain avait tenté en vain de me tirer dessus en jurant puis avait shooté dans ma cage. Avec le choc, celle-ci s'était ouverte mais il m'avait attrapé à la gorge avant même que je n'eus le réflexe de sortir. Je balançais tant bien que mal mes jambes dans tous les sens dans l'espoir de toucher le sol à un moment ou un autre.
-Les hybrides sont constitués comme les humains, je vois pas le putain d'intérêt à nous tailler en pièces! T'es juste un pauvre cinglé!
En secouant mes bras, je parvenais à attraper une fiole douteuse que je lui lançais faiblement au visage.