Sous les cerisiers [Kami Nakasen + LIBRE]

Le temps filait doucement à cette période de l'année.
Même à Nekai, ce "paradis", il faisait froid en hiver. Certes moins qu'au nord d'Hokkaido, mais les gelées ne passaient tout de même pas inaperçue! Je sortais peu depuis que j'étais partie habiter dans le sombre manoir de mon père, où tout me semblait plus vaste, plus froid, moins familier surtout, tout avait l'air sinistre, les portes lorsqu'elles se fermaient semblaient comme si elles n'allaient plus jamais s'ouvrir. Malgré cet enfermement, je ne sortais pas, je restais à écrire chaque jour à mes amis, ma famille. Mon père n'était pas un mauvais homme, je me disais pour ne pas lui faire de mal, il devait avoir ses bons cotés mais je ne pouvais les connaître puisque je ne le croisais jamais. Il m'offrait ces vêtements chers sans pourtant être confortable, ces repas dans de grands restaurants d'où je ressortais avec une monstrueuse envie de me ruer au fast-food ou au restaurant de ramen. Je n'avais plus le droit de fréquenter un banal restaurant de ramen depuis. Je devais me tenir à ce qu'il me permettait. Injustice. Qu'importe, je filerais dans son dos. C'était ce que j'avais fait aujourd'hui, après qu'il m'aie "proposé" de reprendre mes études. J'aurai du me douter que quelque chose de la sorte arriverait quand il est venu déjeuner avec moi. J'avais traîné dans les rues de la ville, dépensant son argent pour des choses qu'il dirait futile: acheter des mangas, des vêtements qui me plaisaient, des films d'animations, même des jeux! Je m'étais offert des mochi aux fèves, et je marchais silencieusement, tenant mes achats, vêtue d'un épais manteau blanc cassé, mon visage à moitié rongé par mon écharpe lavande, un mochi dans la bouche. J'avais fini par arriver au parc des cerisiers, place des cerisiers millénaires. Mais ce lieu devait être plus beau en été, pour le moment il n'avait rien de particulier, si ce n'est des arbres plus gros que nature. Je ne regardais pas où j'allais, peu soucieuse de l'endroit où cette promenade allait se finir.

Cela pouvait être vraiment ennuyeux de vivre dans la ville du dessus sans avoir un but précis à accomplir. Lorsque que votre seule occupation est de regarder les gens s’agiter à votre place, c’est que vous n’avez rien à faire ici. Pour Kami, bizarrement on s’y faisait comme pour une araignée c’est-à-dire tant qu’il ne pénètre pas dans votre espace vital, ça allait. Honnêtement, ça surprenait de le voir ce balader comme ça dans les rues sans s’interroger sur les scandales que ça pourraient provoquer. Comme sa présence ne méritait même pas qu’on aille déranger un hunter pendant sa pause déjeuné, on laissait aller.


« Ennui »


Ce coup-ci encore il pensait qu’il allait se passer un truc démentiel genre une invasion, un attentat, une bagarre ou même une personne qui se vautrerait sur le sol. Mais comme d’habitude, c’était juste la routine.
Ça partait des simples regards des passants aux hybrides rebelles qui rageaient en voyant que les hunters portaient plus d’intérêts à eux qu’à un simple neko inoffensif. Cependant on les comprenait, depuis les nouvelles tendances ça faisait tâche d’avoir dans son registre de capture un hybride non-nuisible.
 

Kami, marchait avec toujours avec ses cheveux rangés d’une manière spéciale et son pull vert un peu trop grand au niveau des manches. Il n’avait pas l’air réveillé alors que la journée était déjà bien entamée et il avait un peu froid comme à chaque hiver ici. Il avait juste envie de se poser sur le banc le plus proche et chercher quoi faire ensuite même s’il savait très bien qu’il finirait par repartir chez lui en parfait citoyen. Le parc des cerisiers tomba à pic car comme tous les parcs en plus d’être agréable, il avait des bancs, formidable trouvaille. Il s’assit sur l’un deux adossé à un grand arbre, le regard figé sur ce qui était en face de lui sans prendre compte de ce qui se passait autour.             

La boîte où se trouvaient les mochi semblait un peu grande pour une personne seule, en fait j'adorais les mochi aux fèves depuis que j'étais toute petite, je pouvais en avaler des montagnes. La chose qui m'en empêchait à présent? Mon poids, sans doute! Comme si je pouvais décemment de permettre de prendre du poids? L'hyperactive que j'étais ne se dépensait plus des masses depuis que je vivais à Nekai et que je ne travaillais plus. J'avais envie de courir, d'escalader des montagnes, de faire des bonds, de me fatiguer un peu! Ma nouvelle vie d'ennuyait! Ce qu'il me fallait? UN TRAVAIL! Je rêvais à l'idée de trouver un emploi, je serais ainsi dehors de la maison, constamment! Et je pourrais faire ce que je voudrais! Il me suffirait de dire que je m’appelais Yamada Naoko, comme avant. Finalement, l'idée était passée: si je trouvais quelque chose, je tenterais ma chance. Mais pour le moment il fallait laisser le projet en arrière-plan.
Je finissais par me rendre compte que la boîte de mochi était bel et bien trop grosse pour moi. Il y avait trop longtemps que je n'en avais pas manger pareille quantité, mon estomac en avait perdu l'habitude. Ma décision, aussi étrange soit-elle, fut d'en proposer à tous les gens que je croisais et qui avaient l'air intéressants. Il n'y en avait pas beaucoup. Ça ne valait pas le Kansai. Finalement, j'arrivais à l'autre bout du parc lorsque aperçu un jeune homme, il avait l'air d'un lycéen blasé, mais avec... Des oreilles de chat?! Je n'avais jamais vu ça! On m'avait prévenu que Nekai était un lieu bizarre, mais jusque là je n'y avais pas cru. Des oreilles de chat, quoi! En plus, elles semblaient tellement vraies! Je m'approcha, tentant de décider comment lui adresser la parole.
-Hey, fis-je pas le moins du monde intimidée. Tu veux un mochi? Ils sont encore tièdes et ce serait bête de les jeter.
Je le tutoyais parce qu'il était visiblement plus jeune que moi, et j'attendis une potentielle réponse en tendant la boîte vers lui.

Aujourd’hui, c’était le genre de journée où Kami n’avait aucune motivation. Selon le taux de désordre de ses cheveux, on pouvait mesurer l’ennui qu’il ressentait dans l’instant présent. Il y avait des jours où on ne distinguait même plus ses oreilles, dans ce cas-là, c’est qu’il restait cloué dans son lit à rien faire. Kami fixait toujours le sol sans bouger, sa tête commençait à pencher sur le côté. Il cligna des yeux pendant ce qui semblait pour lui ¼ de secondes pour voir soudainement apparaître une paire de jambes. A en juger la direction des pieds, l’individu semblait l’avoir remarqué et peut-être tenter d’entrer en communication. Surpris, Kami leva les yeux, puis la tête car il ne pouvait pas voir le visage de la personne juste en bougeant ses yeux. Au final il a dû mettre autant de temps à remarquer qu’on l’approchait qu’à poser son regard sur ladite personne. 
 
C’était de toute évidence une adolescente surement plus grande que Kami, couvert par un gros manteau et avec une boite à la main. Il l’a regarda avec le même regard pendant un court instant, sans engager de conversation. Sans aucune hésitation, elle lui proposa un mochi et montrait la boite encore à moitié rempli. Au début, Kami ne comprenait pas l’intérêt du geste, d’habitude quand on venait le voir, ce n’était pas du tout pour ça. Il regarda ensuite la boite où était empilé les mochi et en pris un au hasard. Il souffla un « merci » presque imperceptible, mais il était toujours dans l’incompréhension.

Hum…Pourquoi ?

Bien que la raison de ne pas les gâcher fût pertinente, il ne voyait toujours pas pourquoi elle lui en avait offert. Il savait que ce genre de situation débouchait sur quelques discutions, la phase qu’il appréciait le moins en général. Il se décala sur le côté pour laisser de la place sur le banc à son interlocutrice car il avait tendance à se mettre en plein milieu. Tout en gardant son mochi dans les mains, Il regarda la jeune fille avec un regard interrogateur.  

Au même instant un rapide coup de vent balaya la place. Kami se crispa, ses oreilles se mirent automatiquement en arrière, il n’aimait pas le vent car il lui causait cette sensation désagréable.   

[Pardon, pardon, pardon >_< Il m'est arrivé plein de choses et j'ai pas pu prévenir!]

J'avais proposé au jeune inconnu si surprenant quelques mochis afin d'alléger ma boîte, et aussi de m'en approcher étant donné qu'il était la personne la plus intéressante que j'avais croisée jusqu'à présent. Je lui avais proposé cela de but en blanc, sans prévenir... Et il en avait mit, du temps, à me répondre! Finalement, il s'était calmement mais sûrement saisi d'un des mochis en me remerciant, j'avais à peine pu distinguer sa voix du bruit du vent. Peu être n'avait il pas compris pourquoi je lui avais proposé de la nourriture, comme ça. Une inconnue qui vous accoste pour vous donner à manger, comme ça, sans rien vous faire acheter par la suite ni attendre quoi que ce soit de vous... C'était curieux! Je le voyais me laisser de la place sur le banc, tout en me demandant simplement "Pourquoi?". C'était bien cela: il n'avait pas compris.
Je me laissais lourdement tomber sur le banc en bois et m'installa sans témoigner de la moindre délicatesse, puis je croquais dans un mochi avant de répondre.
-Juste par que j'en avais trop. Rassure-toi, je ne suis pas venue pour t'obliger à discuter avec moi. D'ailleurs, je ne dis plus rien, si tu préfères.
L'explication était foireuse, il allait sans doute me trouver louche. Mais j'en avais pas grand chose à faire! Il ne me connaissait pas, de toute façon. Je savourais le gâteau de riz sans un mot de plus tout en reposant mes jambes. Mais mon regard, sans que je le contrôle, était irrémédiablement attiré par ses oreilles. Je les fixais du coin de l'oeil de façon presque malpolie. Je me retenais de les toucher pour voir si elles étaient vraies.

[No soucis, j'ai été prévenue indirectement par dans un message d'Aria...j'espère que ça n'à pas été trop dur ^^]

La jeune fille n’avait pas trop l’air perturbée par le temps réaction à rallonge de Kami. Il aurait fallu qu’un jour on le chronomètre, il aurait largement le record. Là au moins, il aurait été bon pour quelque chose. Mais ce monde n’était pas encore assez bizarre pour inventer ça, donc tant pis…

Kami s’était tourné vers le mochi qu’elle lui avait donné, il l’examina sous toutes ses coutures. Pour lui, c’était à ce point louche qu’on lui offre de la nourriture. Il se demanda si ce n’était pas ce genre d’émission de télé, où les gens se faisaient piéger par toutes sortes de blagues avec rires rajoutés au montage. Son regard se tourna dans toutes les directions pour tenter de repérer une éventuelle caméra braquée sur eux. Lui qui voulait qu’un truc de dingue se passe aujourd’hui, il allait sûrement être servit. Il fut tiré de ses réflexions métaphysiques par le mouvement brusque de son interlocutrice. Elle venait de s’assoir à côté de lui en reprenant un mochis. Lorsqu’il l’a vit commencer à manger ce dernier, il fit de même, car vraisemblablement, rien d’incroyable n’était caché à l’intérieur. Il l’a regardait vaguement jusqu’à ce qu’elle lui réponde :

-Juste par que j'en avais trop. Rassure-toi, je ne suis pas venue pour t'obliger à discuter avec moi. D'ailleurs, je ne dis plus rien, si tu préfères.

Pour Kami, c’était maintenant clair, car il y avait des choses qu’il comprenait au moment où il les entendait. Quand cela soulevait le point de ne plus parler, là il était étrangement à l’écoute. S’il ne pouvait s’exprimer qu’avec des crayons, cela aurait été sa vision du monde parfait. Là encore même la technologie ne pouvait remplacer l’art oratoire bien ancrée dans la société. Il lâcha tout de même un « Ok » aussi faiblement que tout à l’heure. C’était un ok pour à la fois accepter l’explication et pour clore la discussion d’une manière sèche.

Tout en continuant ce gâteau, il remarqua le regard de la jeune fille vers lui. Comment ? Parce que lui aussi était un expert du « coin de l’œil ». Il fronça les sourcils d’incompréhension, surtout que ses yeux passaient au-dessus de sa tête. Dans la plus grande de ses crédulités, il se tourna vers le sens que montrait les yeux de la fille. Il n’y avait rien de passionnant à part des passants qui continuaient de passer. Il resta immobile avant de reposer son regard devant soi sans aller plus loin.

[Je m'excuse pour notre RP mais je n'arrive plus du tout à écrire avec Naoko, je lance un reboot. Je te contacterai pour un nouveau RP lorsque j'aurai fini! ]

[ça marche o/ j'ai hâte de découvrir ce nouveau perso]