Back home...
Ces images et ces mots resteront gravés à jamais dans ma mémoire: ces quelques mots prononcés par un reporter surpris alors qu'ils filmaient un homme recevant une balle et tombant au sol sans vie... Comment pourrais-je les oublier? Oh, j'avais dit à cet homme d'arrêter, je lui avais répété à de bien trop nombreuses reprises... Qui étais-je pour lui demander une chose pareille alors que j'avais été sa complice? Ce qui sonnait pour la population de Nekaï comme la fin de la saga du gentleman cambrioleur le plus populaire que cette terre aie porté -et sans doute le seul à ce jour, en fait- était pour moi un véritable deuil puisque sous ce déguisement terriblement voyant se cachait celui qui avait été mon maître et celui que j'aimais. Pourquoi ne m'avait-il pas écouté? Lorsque je lui parlais des risques il prenait son air fier et assurait qu'il ne lui arriverait jamais rien, que la police se composait exclusivement de gens trop stupides pour être chasseurs et qu'il n'avait rien à craindre de gens stupides... Il fanfaronnait, improvisant un tour de passe-passe et changeait de sujet. J'avais émis d'innombrables hypothèses sur les raisons de cette insouciance. Je savais qu'il avait besoin de cette dose d'adrénaline dans sa vie, c'était un peu comme une addiction pour lui... L'argent? Nous n'en manquions pas et j'avais fort à parier que nous n'en aurions jamais manqué même si il avait mit fin à ce trafic... Ne tenait-il pas à sa vie? J'aurais pu le supposer mais cela signifiait alors qu'il ne tenait pas à moi? L'affection qu'il avait à mon égard ne suffisait pas à le retenir de prendre ces risques inconsidérés alors, j'en déduisais qu'il ne m'aimait pas autant qu'il le prétendait... Je n'avais jamais osé le confronter à cela. Et aujourd'hui je me disais que j'aurai du... Peu être que les choses auraient été différentes. En y repensant, peu être ne l'avais-je pas fait de peur qu'il m'abandonne...
Cette fichue peur encore et toujours.
Cela faisait plusieurs semaines, voire plusieurs mois que j'étais revenue vivre dans la ville souterraine et alors que le soleil déclinais et que je me préparais à monter en ville pour trouver quelque gogo à rouler dans la farine, je repensais à la nuit où j'étais revenue. J'étais restée quelques minutes, peu être bien plus, à fixer la télévision sans bouger d'un millimètre, incapable de croire ce qui se passait sous mes yeux. Le téléphone qui sonnait me rappelait à la raison. Malgré les larmes qui coulaient sur mon visage sans discontinuer je devais quitter cet endroit. Je réalisais que mon maître était mort, qu'il ne reviendrait jamais et que si on me trouvait ici je serais capturée et renvoyée en enfer! Je ne voulais pas y retourner, être seule et vulnérable jusqu'au moment de retomber entre les griffes d'un autre monstre comme Kôsuke. Je prenais un sac et y entassait en sanglotant toutes les affaires que je pouvais y faire rentrer: quelques vêtements, du maquillage, l'ours en peluche offert par Marty, une photo de nous, ...
J'avais quitté la maison par la porte de la véranda et couru à travers le jardin pour rejoindre la rue sans que personne ne me remarque. Une fois le pâté de maison quitté, je me demandais ce que j'allais faire... Je n'avais qu'un seul endroit où aller: la ville souterraine. Je savais que certains ne voulaient plus m'y voir mais j'avais encore là-bas quelques alliés précieux sur lesquels je pouvais compter. Je n'avais pas d'autre solution de toute façon.
J'avais couru aussi vite que je pouvais pour rejoindre l'entrée de la ville souterraine, ne pouvant toujours pas arrêter les larmes qui coulaient de mes yeux. Après avoir vérifié les alentours, j'ouvrais le passage et m'y engouffrait, tirant profit de ma vision nocturne. Je suivais le tunnel jusqu'à voir devant moi les vestiges du temple. J'y cherchais des yeux un visage connu. J'espérais y voir Shad, mais il n'avait pas l'air d'être là. Quelques personnes me saluaient, un groupe d'enfants voulurent se précipiter vers moi mais en voyant mon visage leur mère les en retint. Je n'avais pas besoin de ça maintenant... Faible, je rejoignais le campement de mon ami et m'y asseyait en déposant mon sac devant moi, je me recroquevillais sur moi-même pour que personne d'autre ne me voie pleurer en attendant son retour... Dans mon désarroi, je me mettais à penser à ce qu'il adviendrait si lui aussi ne revenait jamais...
HRP :: Ce RP marque le début de la "nouvelle vie" d'Ezekiel et raconte son retour à la ville souterraine après la perte de son maître, ces évènements se sont déroulés il y a plusieurs mois inRP d'où la mention "flashback"!