Tout ça pour des pommes... (Feat Bran)

Le soleil, les oiseaux, les nuages… Tout ça aurait pu être une vue magnifique en ce beau matin, si je ne dormais pas dans une maison où le toit était tout simplement inexistant. J’avais due me planquer ici à cause d’une nuit pluvieuse, vu que j’avais pas vraiment envie de tomber malade. L’inconvénient quand on vivait dans la rue, c’est qu’on n’avait pas les moyens de ce payer des médicaments. On avait déjà du mal à avoir de quoi payer de quoi manger, alors on allait pas en plus prendre le luxe de chopper la crève. Surtout que mine de rien, c’était plus difficile de voler des Dafalgan qu’une boite de raviolis ou je sais pas qu’elle autre conserve. Enfin bref, il était temps de te lever ma fille ! Soupirant, je me levais difficilement, grognant doucement en entendant mon dos craquer. Dormir sur un sol avec juste une veste en guise de couverture, c’était pas le top pour le corps… Mais quand on avait pas le choix, on faisait avec. Il était loin le temps où je dormais dans un lit de deux mètres avec des draps qui coutait un bras. Je laissais la veste par terre, elle était déjà là quand j’étais arrivée, donc je n’avais aucune raison de la prendre avec moi. Je savais à quel point ça pouvait être galère de trouver des vêtements dans la rue, alors pas question que je vole à quelqu’un dans la même situation que moi. Je sais que beaucoup des hybrides du squat auraient approuvé mon choix, on était une sorte de famille après tout. Je sortais de la maison, regardant tout de même si il y avait des humains dans le coin, avant de sortir comme si de rien était. Je n’avais pas fuis l’animalerie pour y retourner. Un an derrière les barreaux, sans que personne ne veuille de moi, ça m’avais suffi. Pas question de subir à nouveaux les regards haineux ou indifférents de certains humains qui se pensaient au-dessus de tout et de tout le monde.

Je marchais quelques minutes avant d’arriver enfin au marché. C’était rempli de monde, mais surtout d’humains qui bavardaient joyeusement, ce fichant bien de l’hybride des rues que j’étais. Ce qui pouvais parfois donner des tonnes d’occasions de chiper de quoi ce remplir l’estomac pour quelques heures. Même si certains vendeurs avaient à l’œil les hybrides solitaire, ayant l’habitude de se faire voler à l’étalage par des ‘voyous de mon espèce’. Mais bon, il fallait manger pour survivre, et pour manger il fallait que je vole quelque chose aujourd’hui. Hier, avec la pluie, je n’avais pas pu faire les magasins, par faire entendez voler, ils n’étaient pas assez bonder. Et si je ne mangeais pas aujourd’hui, j’allais définitivement tomber dans les pommes. Hm… Tiens, en parlant de pomme, ça me tentais bien d’en manger. Il fallait avouer que c’était mon pécher mignon après tout. Et c’était aussi assez facile d’en voler une ou deux, l’air de rien, en passant devant un marchand. Il fallait juste que j’en trouve un assez occupé pour ne pas prêter attention à une chipeuse comme moi. Mine de rien, j’allais finir par être connus par tout le monde ici, à force de voler partout où je le pouvais. Je soupirais doucement, assez blasée par ma situation. En tout, j’avais passée 3 ans dans la rue, même un an dans une animalerie avait plus agréable que ça, au moins les hybrides avaient à manger. Enfin… Quand ils étaient dans une bonne animalerie. Mais les animaleries qui traitaient mal les hybrides semblaient beaucoup moins fréquentée qu’avant. Bah oui, qui payerais pour avoir un esclave en mauvaise santé hein ? Foutue société. Si j’avais sue, quand j’étais avec mon bourge d’ancien maître, j’aurais claquée des fortunes pour des associations, pour au moins aider… Aujourd’hui, je ne pouvais plus rien faire, appart aider les enfants dans la rue quand j’en voyais.

Enfin bref, je marchais un moment dans le marché, à la recherche d’un stand de fruits et légumes avec assez de monde pour que le marchand ne me remarque pas. J’en trouvais un après quelques minutes, assez bondé : environ une quinzaine de personnes se trouvaient devant le stand, à juger ce qu’il se trouvait sous leur yeux pour savoir s’ils allaient l’acheter ou non. Un peu comme ils faisaient avec les hybrides. Répugnant. Je m’approchais doucement, me glissant entre deux humains, l’air de rien, faisant semblant d’observer tout comme eux, la marchandise proposée. Après avoir vérifiée que le vendeur de ne regardais pas, j’attrapais trois grosses pommes avant de me retourner d’un coup et de me mettre à courir, pressée de sortir du marché pour trouver un coin où manger mon larcin. Enfin, c’était sans compter les flics qui passaient parfois dans le marché justement à cause des vols, qui me repérèrent. En même temps, une lionne à la chevelure blanche, y’en avait pas des tonnes, à ce que je sache, j’étais la seule. Je slalomais dans la foule, ignorant les cris de la police et les hurlements indignés des passants que je bousculais parfois. Et comme toujours lorsque j’avais les flics au cul, je souriais, un rire prêt à sortir de ma gorge. Dans ma vie, je ne connaissais pas meilleure adrénaline qu’une course poursuite. Et ce n’était pas avec mon ancien maître que j’aurais pu faire ça ! Mais mon sourire s’arrêta lorsque je fonçais dans quelqu’un de plein fouet, nous faisant tomber à la renverse, lui au sol et moi sur lui. Je secouais la tête, déboussolée avant de fixer la personne sous moi. Un jeune homme, au teint pâle, aux cheveux aussi blancs que les miens et aux yeux verts foret. Mais je due arrêter mon inspection en entendant les pas des policiers qui me cherchait à la sortie du marché. Je me levais rapidement, rangeant mes pommes dans les poches cachées de ma robe, avant d’attraper la main du jeune homme et de le trainer dans une ruelle sombre, histoire de nous planquer. Je mettais un doigt devant ma bouche, lui intimant de se taire. Après tout, si je me faisais attraper, il risquait de couler avec moi, même si il disait le contraire. C’était la dure loi des humains. Une fois que les policiers partirent, je sortais deux pommes de mes poches, croquant dans l’une d’elles avant de tendre l’autre à mon interlocuteur.

-Désolée, de t’avoir bousculé. Pas fait exprès. T’en veux ?

Ouais, y’avais mieux comme manière de parler avec quelqu’un que tu venais de rencontrer, mais j’avais faim. Et puis c’était déjà sympa que je lui propose une pomme, me connaissant.