On n'est pas si différent toi et moi, Batgirl Feat. Ezekiel [END]

Batgirl et Batman!

Une journée plutôt... Calme. Je m'étais levée plus tôt que d'habitude, aujourd'hui. J'avais pris mon petit déjeuner avec Gabriel, rangé la cuisine, pris une douche... J'avais passé la matinée à chercher quelque chose à faire. J'avais fait le ménage, tenté de regarder la télévision puis m'était ravisé face à la qualité des programmes de la matinée, fait une machine parce qu'on avait plus de serviettes propres... Après avoir déjeuné, j'avais songé à aller me promener un peu. J'avais bien envie de faire un peu de shopping, pourquoi pas acheter quelques petites choses pour décorer ma chambre? C'était décidé, je sortais. J'avais rapidement passé un blouson et une écharpe au dessus de ma petite robe noire, une paire de bottines, et surtout des lunettes de soleil puis j'étais partie.
Il fallait marcher un peu depuis la maison pour arriver au centre ville, mais cela ne me dérangeait pas. Je n'aimais pas prendre le bus alors marcher était la meilleure solution! Mes yeux couverts du soleil, je ne risquais rien. J'arrivais finalement au centre-ville, je ne savais pas trop où aller alors je me laissais diriger par la hasard. J'entrais dans les boutiques, faisais et tour et ressortais... Finalement mes pas m'avaient menés dans un autre quartier: celui avec les salles d'arcades! J'avais traversé la rue et m'étais arrêté devant une borne. Vous savez: celle avec les grosses peluches! Un gros ours avec des petites ailes noires me faisait de l'oeil, il irait à merveille sur mon lit. J'avais essayé à plusieurs reprises de l'attraper. Il fallait dire que j'étais têtue et que je détestais perdre! Après une dizaine d'essais, je me retrouvais à cours de monnaie. Je regardais autours de moi. Un café! Je me rendais au comptoir extérieur pour commander un jus de fruit: j'aurais à boire et de la monnaie par la même occasion!
Fière de moi, j'allais retourner à la borne lorsqu'on me tapa l'épaule. Je me retournais et me trouvais nez à nez avec une chauve-souris que je connaissais bien! Marty était un rebelle, un hybride chauve-souris comme moi et surtout un ami que je n'avais pas vu depuis un petit bout de temps! Il me taquinais d'abord puis m'avouais qu'il avait pensé à venir chez moi me proposer une sortie un de ces quatre, c'était donc un heureux hasard que nous nous soyons croisés... D'autant qu'il ne m'aurait pas trouvé si il avait été chez moi puisque je vivais chez Gabriel maintenant et plus dans ma petite cabane de la ville souterraine!
- Eh non, j'ai décidé de prendre l'air aujourd'hui! Une chance, finalement, puisque ça m'a donné l'occasion de te croiser. Tu aurais pu toquer à ma porte autant que tu voudras, si tu étais venue chez moi parce que je n'y suis plus maintenant... Je te raconte si tu m'aides à attraper cette peluche!
Il aurait sans doute plus de chance que moi à ce jeu-là!

Batgirl et Batman!

Cette rencontre tombait à pic, c'était un fait! C'était toujours un plaisir de croiser Marty, puisque c'était un bon ami avec lequel je savais que je passerais toujours de bons moments. C'est sans doute parce que nous sommes de même nature que nous nous entendons si bien... Il faut dire qu'à part ça nous n'avons pas l'air d'avoir grand chose en commun. Lui vivait parmi les humains de façon honnête, avait un travail et cachait très bien sa nature hybride lorsque c'était nécessaire alors que moi j'en jouais afin de mieux parasiter ces mêmes humains... Enfin, c'était ce que je faisais jusqu'à ce que je rencontre Gabriel. Mais je ne lui avais encore rien dit à ce propos puisque je lui avais promis ces informations contre son aide! Loin de moi l'idée de profiter de la curiosité de mon ami pour arriver à mes fins, mais je savais qu'il apprécierait le challenge et qu'il saurait quelque chose pour lui aussi! Et puis cela nous encourageait à nous occuper afin de rendre notre rencontre et le temps que nous allions passer ensemble plus amusant. C'était toujours un peu comme ça: nous ne tenions pas trop en place lorsque nous nous croisions -toujours par hasard, d'ailleurs-.
Je désignais la peluche que je voulais attraper et me reculais pour faire place au Maître. C'était simple: si il n'y arrivait pas, alors je ne connaissais personne qui en soit capable! Ce jeune batman était passé maître dans l'art des bornes d'arcades depuis bien longtemps et c'était bien connu! Ce n'était pas une machine à pince qui allait lui résister. J'étais sure de repartir avec ma peluche à la fin de la journée maintenant! Je l'observais sans dire mot pour ne pas le déranger, il finit par arriver à tirer de la machine une peluche qu'il me tendait avant de recharger encore une fois la machine. Avec la même dextérité, il tira une seconde peluche avant de m'expliquer qu'il souhaitait en faire cadeau à une certaine Thérésa, sa petite amie j'imaginais! Sur sa proposition, nous allions nous asseoir à une table de l'établissement auquel appartenait ces bornes. Je posais la peluche sur mes genoux et mon restant de jus de fruit sur la table.
- Puisque tu as gagné, je vais être obligée de te raconter ce qu'il s'est passé! Fis-je alors que j'avais déjà de toute évidence prévu de le faire. Tu dois te douter que si je ne vis plus chez moi c'est que je me suis trouvé un maître, ou un humain pour m'assurer... En réalité, c'est bizarre à dire, même pour moi!
Il était vrai qu'en réalité Gabriel n'avait de maître que le nom et qu'il n'était pas non plus juste un pigeon qui me servait de couverture pour vivre ma vie... Non, nous avions une réelle cohabitation,
même si c'était parfois un peu compliqué! Comment pouvais-je expliquer ça à mon ami? D'autant qu'il fallait que je taise les détails sur les activités illégales de mon colloc humain!
- C'est plutôt compliqué, comme histoire. J'ai, disons, rencontré un humain avec lequel j'ai passé un marché. Au départ je devais juste l'aider en échange de sa protection mais finalement on s'entend vraiment bien! Je sais ce que tu vas penser, et j'y ai songé aussi: ça m'est déjà arrivé d'y croire et de le regretter, mais pour autant je ne veux pas partir défaitiste.
Même moi je ne savais pas trop comment qualifier notre relation... En tous cas je savais qu'il tenait à moi et que pour ma part je... Pour ma part c'est compliqué! Zut, dans quoi je m'étais encore fourrée?! Je pouvais toujours espérer, je savais très bien que Marty verrait que j'étais troublée et qu'il se débrouillerais pour me tirer les vers du nez!

Batgirl et Batman!

J'ai tâché d'expliquer ma situation en donnant le moins possible d'informations qui pouvaient nuire à Gabriel du fait de ses activités illégales... Autant je savais que je ne devais rien révéler à ce sujet, autant il m'était vraiment difficile de mentir à Marty car je n'aimais pas mentir à mes amis et d'autant plus quand ils seront capable de voir que je mentais avec autant de facilité! Je lui avais simplement révélé que j'avais trouvé un maître par une voie non traditionnelle et que nous étions devenus proches. C'est tout... Pourtant il avait réussi à tirer bien plus d'informations que celles que je lui avais données, juste en lisant entre mes mots et en observant ma façon de les énoncer. Comme je disais que je ne voulais pas être défaitiste, il répondit que j'avais raison en illustrant par son histoire avec sa petite amie... Signe qu'il avait bien saisi toute l'ambiguïté de ma situation. Je me sentis un peu gênée lorsqu'il me souhaitait d'avoir autant de chance que lui... Je ne savais même pas vraiment où j'en étais, moi, dans cette histoire, ce que je voulais vraiment, pourquoi et comment... Enfin si, je savais que j'appréciais Gabriel, que je tenais à lui et que j'avais envie que l'on soit plus proches mais je me demandais si il s'agissait de réelle attirance ou juste de curiosité parce qu'il est humain et pourtant différent et qu'il est gentil avec moi... Ou peu être que je me posais toutes ces questions pour me préserver moi-même, juste par peur que cette relation -ou cette non-relation- me fasse du mal... Je préférais peu être juste "y réfléchir" éternellement pour ne pas pouvoir me plaindre si ça ne marche pas! Et puis il y aurait beaucoup trop de risques à briser la glace, si ça ne marchait pas il nous faudrait continuer à vivre ensemble en se fuyant ou abandonner cette cohabitation et notre amitié, ce qui représentait un grand sacrifice. Marty me promettait d'être là pour souffler dans les bronches de mon "maître" si cela se passait mal, c'était gentil de sa part mais il oubliait que je savais très bien me défendre! Il avait pourtant des crocs semblables aux miens, ça me surprenait de sa part.
Son naturel curieux l'avait poussé à enchaîner avec un tas de question... Après tout il avait raison: j'avais eu l'honneur de connaître le nom de sa petite amie, je pouvais bien lui donner le nom de mon maître... Sauf que je ne pouvais pas lui dire comment nous nous étions rencontrés et quelle était la nature de notre marché de base... Ce serait trop compromettant! Je faisais confiance à Marty pour ne rien dire à personne, mais j'avais promis à Gabriel et je tenais toujours mes promesses. Pour me faire parler comme pour rendre cet échange plus équilibré, il m'en révéla d'avantage sur sa petite amie: c'était une hybride noble, ils s'étaient rencontrés par le fruit du hasard. Je devais admettre que j'étais un peu surprise que Marty sorte avec une noble, vu l'image que j'avais d'eux... Mais après tout pourquoi pas! L'important était qu'ils s'aimaient et qu'ils étaient heureux l'un comme l'autre. Je supposais que si elle plaisait à Marty cette fille n'était pas à l'image des nobles que je connaissais!
C'était à moi de parler maintenant, et me voilà à nouveau gênée...
- Il s'appelle Gabriel et il est propriétaire d'une galerie d'art. Ce serait trahir notre accord si je t'en disais plus sur notre rencontre, j'ai promis de garder ses secrets et lui les miens, tu sais à quel point cela compte pour moi de tenir mes promesses... Forcément ça te rend encore plus curieux mais je ne peux rien dire à ce sujet! On vit ensemble depuis un peu plus d'une semaine, la cohabitation est relativement facile en principe même si il y a quelques situations ambiguës qui viennent perturber nos journées. Quand on y repense avec le recul elles deviennent amusantes! Je profite de tout le temps libre que j'ai gagné pour me perfectionner en pâtisserie. D'ailleurs, je pourrais te rapporter des petits gâteaux la prochaine fois qu'on se verra si tu veux!

Batgirl et Batman!

En avais-je déjà trop dit? J'espérais que non même si je pouvais faire confiance à Marty pour ne rien dire à personne! C'est vrai: depuis que nous nous connaissions il n'avait jamais malmené ma confiance, je savais que je pouvais lui dire ce que je voulais et qu'il saurait garder cela secret... Sauf si évidemment cela est dangereux pour moi! Bien sûr, j'avais remarqué son attitude surprotectrice envers moi, comme si j'étais sa petite soeur ou quelque chose du genre. D'ailleurs, le voilà déjà qui me donnait des conseils. Je me demandais si il avait raison de me dire de foncer: quelque part j'avais besoin que l'on me le dise pour trouver cette idée moins dingue et pouvoir la considérer sans me demander si je suis devenue folle! Mais, en même temps, je me disais que j'avais peu être trop à y perdre... Si cela ne marchait pas... Pour l'instant j'agissais à l'instinct en espérant ne pas faire trop de bêtises. Pour l'instant. On ne sait jamais de quoi demain sera fait, c'est aussi ce que disais Marty: si cela se trouvait demain une loi allait sortir et on aurait plus le droit de sortir des maisons ou bien on serait obligés de porter une laisse, je ne sais trop quoi... On devait profiter de notre liberté temps qu'on en avait et cela impliquait parfois de faire des trucs débiles! J'allais rentrer à la maison plus tard, préparer le dîner, et quand Gabriel rentrera du travail je ferais un truc débile! Voilà!
J'avais détourné la conversation en évoquant le fait de rapporter des gâteaux à Marty la prochaine fois que l'on se croiserait. Il me complimenta donc si ma recette de gâteaux aux pépites chocolats que je lui avais offert la fois précédente.
- Je peux te préparer ceux-là si tu veux, mais il va falloir que l'on fixe une date parce que je ne peux pas me promener avec un paquet de gâteaux à chaque fois que je sors dans l'espoir de te croiser! Lançais-je pour rire.
Il me proposait un échange: ma recette contre quelques détails sur lui et sa petite amie. Je me mettais à fouiller dans mon sac à la recherche d'un carnet de note et d'un stylo.
- D'habitude je garde ça pour moi, mais puisque tu as été particulièrement malin je veux bien te la donner! Je te note ça tout de suite! ... Et pour la glace, seulement si il y a a beaucoup de chantilly!
Je commençais à écrire sur mon carnet les différents ingrédients et comment procéder. C'était une recette que j'avais plus ou moins créée moi-même: j'avais appris à cuisiner lors de ma "formation d'hybride de maison", mais une fois que j'avais commencé à vivre dans la ville souterraine les ingrédients se faisaient rares et étaient souvent de mauvaise qualité. J'ai donc du m'adapter: changer des ingrédients, en enlever d'autres et parfois en rajouter... Et finalement les recettes avaient complètement changé!

Batgirl et Batman!

Je finissais de noter la recette de mes gâteaux lorsque Marty partit en quête des glaces qu'il avait proposés juste avant. Je déposais mon stylo en le voyant revenir, les deux glaces dans les mains. D'après la fameuse loi de Murphy, tout ce qui est susceptible de mal tourner tournera mal... Je pense qu'à ce niveau, on peut même évoquer la loi d'emmerdement maximal qui dit qu'un ennui survenu après un autre ennui aura toujours l'air plus grave. C'est sans doute pour cela que, malgré son agilité, Marty ne put empêcher sa glace de finir écrasée sur son t-shirt après qu'un humain l'ai bousculé. Je vis alors mon ami s'énerver, non pas à cause de cette glace mais parce que l'humain ne lui avait alors montré aucune considération. Pas la moindre. Il pensait faire comme si de rien était! J'aurai sans doute haussé la voix aussi dans une situation pareille. Après avoir passé ses nerfs, mon ami revenait avec une nouvelle glace que lui avait donné la vendeuse. Il s'excusa alors de s'être donné en spectacle de la sorte.
- Ne t'en fait pas, j'aurai réagi de la même façon à ta place. Je ne suis pas sure que ce soit lié au fait d'être un hybride ou non... Je pense que les gens ont tellement délaissé l'interaction sociale au profit de leur petit confort individualiste qu'ils ne savent plus faire de politesse... Sauf quand ça leur apporte quelque chose, évidemment.
Je soupirais puis portait ma glace à ma bouche, sans ignorer que j'aurai d'ici peu de la chantilly jusque sur le bout du nez. Je n'avais aucun problème avec l'idée, j'aimais trop la crème fouettée pour me retenir d'en manger juste parce que je m'en met plein le visage à chaque fois!
- Je serais ravie d'en entendre plus à ce sujet. Ta famille doit être très différente de la mienne et cela me rend curieuse!
Alors que je terminais de parler, un son qui m'était familier se fit entendre. Je mis un certain temps avant de me rappeler qu'il s'agissait de la sonnerie des messages sur mon téléphone... Il fallait dire que je n'étais pas encore très habituée à me servir de ces petites choses! J'étais restée, l'air perplexe essayant de reconnaître le son, jusqu'à ce qu'un éclair de génie me vienne et que je finisse par sortir le-dit téléphone. Il s'agissait seulement d'un message promotionnel, rien d'inquiétant... Mais cela me permit de jeter un coup d'oeil à l'heure par la même occasion.
Il était déjà six heures et je me rappelais avoir promis de refaire ce soir le plat que j'avais raté l'autre jour... Il en allait de mon honneur de cuisinière!
- Déjà six heures! M'écriais-je. Je n'ai pas vu le temps passer! J'ai promis de faire la cuisine ce soir alors il est temps de rentrer! On pourra reparler de tout ça la prochaine fois... Comme sur moi pour ne pas oublier en tout cas.
Je me levais et prenais ma peluche sur la table.
- Encore merci pour le coup de main. Je t'ai noté mon numéro avec la recette, au cas où tu aurais un doute, mais tu peux aussi t'en servir si tu as envie de parler... Ou de prendre une glace! ... Bon je file!
Sans trop laisser à mon ami le temps de réagir je m'en allais en courant et faisant "au revoir" de la main dans sa direction. Remarque, il devait avoir l'habitude avec moi... J'avais toujours un paquet de choses à faire et cela me tombait dessus de façon complètement aléatoire à chaque fois!