Utsukushi Neko Sekai
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Home sweet home (Meyer)

Euphemia S. Granger
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Euphemia S. Granger
Bittersweet
Jeu 11 Jan - 15:17
Shanaëlle & Constantine
"Home sweet home."

Tu n'étais pas mécontente de ton aventure de la soirée. Même si ça avait failli très mal tourner, au moins, ça avait mis un peu d'animation. Et puis tu avais fait une rencontre pour le moins intéressante. D'habitude, tu te contentais d'ignorer les hybrides. C'était bien la première fois que tu prenais un peu de temps pour discuter avec l'un d'entre eux.

Aussi, il fallait dire que tu avais tendance à ignorer les gens en général depuis ton accident. Il n'y avait guère que deux ou trois amis de l'époque du lycée et ton père que tu voyais souvent. Malgré tout tu n'avais pas le sentiment d'être seule. Tu avais ta petite communauté sur internet pour te tenir compagnie, et ça te suffisait.

Une fois sortis de la forêt, tu avais guidé ton porteur à travers la ville. Avec les lumières qu'il y avait, c'était plus simple de se repérer ici que dans les bois. Tu n'eus aucun mal à amener votre duo plus q'atypique chez toi. Mine de rien, ça te faisait du bien de revoir ton immeuble pour une fois.

Tu lui demanda de te reposer devant la porte pour ouvrir, reprenant appui sur tes béquilles. Ton appartement était au deuxième étage, et fort heureusement il y avait un ascenseur. Tu ne te serais de toute façon pas vue vivre dans un immeuble avec des escaliers à monter. Avec ta jambe en vrac, c'était presque mission impossible.

Tu arriva finalement devant ton petit chez-toi avec Meyer, ouvrant la porte. Il y avait une légère odeur de renfermé, ce qui en disait long sur ta façon de vivre. Tu faisais pourtant en sorte d'aérer un minimum, mais ça ne suffisait pas à faire totalement disparaître l'odeur.

Tu alluma la lumière, laissant ton invité d'un soir découvrir un peu l'appartement. Ça devait lui changer comparé au camp.

-C'est pas très grand mais je pense que c'est mieux que ce que t'avais avant. Je dois avoir des restes qui traînent si tu veux manger maintenant.
©️ ASHLING POUR LIBRE GRAPH'


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Anonymous





Invité
Invité
Sam 13 Jan - 14:55
La soirée était bien avancée désormais. Mon ventre gargouillait toujours aussi bruyamment tandis que je marchais dans les allées de Nekai. Je ne me sentais pas à l’aise du tout. C’était la première fois depuis douze années que je parcourais à nouveau les rues de la ville. Tenant ses béquilles contre elle, silencieuse à part lorsqu’elle m’indiquait la bonne direction, Shanaëlle regardait autour d’elle avec désintérêt. Nous ne rencontrâmes pas grand monde et à chaque fois, j’évitais soigneusement de regarder les gens en face. J’avais l’impression que si leur regard croisait le mien, ils sauraient que j’étais en fuite et il appelleraient directement le camp pour leur donner ma position. Il fallait également dire que nous ne passions pas vraiment inaperçus. Mes vêtements étaient sales et déchirés, je saignais à l’arcade et portais une inconnue aux cheveux d’un rose flamboyant.
Arrivés devant ce qui semblait être l’entrée de son bâtiment, la demoiselle me demanda de la déposer au sol, ce que je fis doucement. Soulagé de ne plus avoir à baisser les yeux pour éviter ceux des gens, je la suivis à l’intérieur. Nous prîmes l’ascenseur, nous arrêtâmes au deuxième étage. Encore quelques mètres et nous parvînmes devant la porte de son appartement. Me tenant un peu à l’écart, je fourrai mes mains tremblantes dans les poches de mon pantalon. Je ne savais pas à quoi je devais m’attendre et ça me stressait. Arriverais-je à rester calme à l’intérieur d’un lieu aussi petit ?


« Pense à la cellule et dis-toi que ce sera toujours mieux, » dit Meyer d’un ton rassurant.

Au moins, j’étais à l’abri des courants d’air et aurais droit à un repas un peu plus consistant. Peut-être… Shanaëlle ouvrit la porte de son chez elle et alluma la lumière.


- C'est pas très grand mais je pense que c'est mieux que ce que t'avais avant, déclara-t-elle en échos aux paroles de Meyer.

Je n’osais pas entrer. Debout sur le seuil de la porte, je jetai un coup d’œil à l’intérieur, inquiet. Ça avait l’air d’un endroit tout à fait ordinaire. Du peu que je voyais, c’était sobre, pas beaucoup meublé donc plus spacieux que je l’imaginais.


- Je dois avoir des restes qui traînent si tu veux manger maintenant, ajouta-t-elle.

Au mot « manger », mon estomac cria de nouveau famine. Restes ou pas, j’étais prêt à dévorer n’importe quoi. Alors je fis un pas en avant, puis deux, prudemment. Je me retrouvai au milieu d’un salon ouvert sur une petite cuisine. Si je ne savais pas qui habitait ici, je n’aurais pas su décrire le type de personnalité qui se dégageait de ces murs. Shanaëlle vivait-elle seule ? Ça m’en avait tout l’air. Toujours sur mes gardes, j’avançai jusqu’au milieu du salon en scrutant les alentours. La première chose à faire était d’évaluer les issues de secours. C’était… compliqué. A part le balcon, je ne voyais pas par où m’enfuir si la situation tournait mal. Bon… le deuxième étage n’était pas si haut et j’aurais de quoi trouver quelques prises pour descendre en douceur. Bref, pour le moment, je ne voyais aucune menace à l’horizon. Je me tournai vers Shanaëlle qui attendait ma réponse.


- J’meurs de faim… avouai-je gêné.

Alors elle me servit à manger. C’était pas grand-chose mais je m’en contentai. J’avais tellement faim que j’engloutis mon repas en un temps record, sous le regard surpris de la demoiselle. Puis elle me fit visiter son appartement. Un couloir menait à la salle de bain et aux toilettes, ainsi qu’à deux chambres dont l’une d’elle était aménagée en bureau. Je baissai les yeux sur Shanaëlle, m’arrêtai un instant sur ses béquilles. Une interrogation me vint alors à l’esprit.


- Tu fais quoi dans la vie ? demandai-je curieux.

J’allais dire que sans jambes, elle ne devait pas pouvoir faire grand-chose mais je me tus, craignant de manquer de tact. Elle répondit qu’elle faisait des streams.


- Des… streams ? répétai-je en fronçant les sourcils.

C’était quoi ça ? Elle m’expliqua qu’il s’agissait de faire des vidéos en live sur Internet. Je trouvais le concept très bizarre mais pourquoi pas. Si elle arrivait à en vivre et qu’elle aimait ça, c’était le principal. Plus tard, elle m’autorisa à prendre une douche, bien que je doive remettre les mêmes vêtements puisqu’elle n’en avait aucun à ma taille. Tant pis, au moins j’étais déjà un peu plus propre. Shanaëlle prit congé assez tôt et alla s’enfermer dans son bureau après m’avoir donné une couverture pour dormir sur le canapé. Dormir sur le canapé… un truc moelleux et confortable que je n’avais pas eu la chance d’apprécier depuis bien longtemps. Cependant, quand la demoiselle me laissa seul, je ne bougeai pas de là où j’étais, soudain anxieux. Je me sentais de moins en moins à l’aise ici. Je n’en voulais pas à Shanaëlle, au contraire, j’estimais avoir une dette envers elle. Mais je ne pouvais pas rester ici. Ça ne pouvait pas être une vie pour moi. J’avais vécu trop d’années d’enfer au camp pour oser profiter d’une vie confortable. J’avais… besoin d’air.
Alors, avec un léger nœud dans le ventre, je cherchai un stylo et un bout de papier, et écrivis un simple « Merci », avant de quitter l’appartement sans savoir où j’irais.

[FIN]
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