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Utsukushi Neko Sekai
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[RP Neko/Maitre ;; Min. 200 mots ;; H/Ya/Yu autorisé (avec modération ♥)]
Le ciel était sombre cette nuit. La seule lumière qui éclairait la route était celle de mes phares de voiture. Je parcourais les routes ainsi chaque jour pour rejoindre Wagakimi où se trouvait ma maison. Une maison que j'avais acheté sur un pur coup de tête, lorsque j'étais sorti de l'hôpital: je voulais un endroit à moi, loin du bruit de Nekai, où je pourrais être tranquille. Je ne pouvais plus vivre dans un petit appartement comme je le faisais lorsque j'étais étudiant. Parfois je regrettais, car il me fallait sans cesse traverser la ville et car je n'avais pas le temps de m'occuper d'une si belle et grande maison... J'avais songé à déménager mais cet endroit, pour le peu de temps que j'y passais, m'apaisait... Et puis, maintenant, il y avait mon hybride pour s'en occuper. Les routes étaient tranquilles, généralement, à cette heure-là -et à toute autre heure, d'ailleurs!- mais ce soir c'était un peu différent... Un moment d'inattention et soudain surgissait un deux roues, traversant la route à toute vitesse, m'obligeant à m'arrêter brusquement, ce dernier fut arrêté par une barrière de sécurité, de l'autre coté. Je sortais de mon véhicule en grommelant. -Non mais ça va pas?! On sort pas de nulle part comme ça ... A... ARIA?!! Je venais de reconnaître l'acrobate de la route. Aria était une chasseuse de rang A que je connaissais bien. Je l'aidais à monter un plan pour se rendre dans la cité souterraine des rebelles. A dire vrai, la jeune femme me plaisait beaucoup et, comme nous nous voyions souvent, nous avions finis par devenir proches. Si je n'avais pas été médecin, j'aurai appelé le secours... Mais j'avais les compétences requises pour soigner mon amie. Elle était à peine conscience et semblait s'être battue. D'abord, je portais la jeune femme jusqu'à ma voiture et m'assurait qu'elle n'avait pas de blessures trop graves. Ensuite, je chargeais son véhicule à l'arrière de ma voiture puis je fonçais à toute vitesse vers ma maison.
Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour le travail? Ce soir-là, j'avais une grosse cible! Il s'agissait d'un groupe d'hybrides qui attaquaient les voyageurs dans un coin reculé des bois de Nekai. Pour l'occasion, un de mes collègues m'accompagnait. Je n'aimais pas le travail d'équipe, mais le type étant du genre taciturne il ne me dérangeait pas plus que cela... Pour faire simple, nous avions choisis de piéger les hybrides avec un véhicule leurre, nous évitions ainsi un maximum un combat dans lequel nous n'aurions ni l'avantage du nombre ni celui de terrain. Mon collègue, adepte du déguisement, conduisait une camionnette de livraison classique, j'étais à l'arrière avec ma moto. Comme prévu, les hybrides nous avait attaqués et avaient voulus voir l'intérieur de la remorque. Je les attendais de pied ferme et, comme ils n'étaient pas très malin, j'avais une grande facilité à les maîtriser et à les attacher. Malheureusement, le dernier nous avait échappé et j'avais du partir à sa poursuite avec ma moto. Nous nous étions battus pendant un moment, je n'étais pas au mieux de ma forme puisque je travaillais pour la troisième nuit consécutive sans prendre de repos pendant la journée. Il était malin, savait bien se battre et surtout connaissait cette forêt par cœur! Je fus si peu chanceuse qu'il parvint à me mettre au tapis un instant suffisamment long pour avoir le temps de reprendre la fuite. Je me lançais à nouveau derrière lui, mais les blessures et la fatigue n'aidèrent pas: je perdis le contrôle de mon véhicule. Ma combinaison en cuir épaisse me protégea au maximum des blessures lorsque j'entra en collision avec une barrière de sécurité. J'entendis une voix que je connaissais puis soufflais avant de sombrer dans l'inconscience: -Hiwa...tari...?
Après m'être assuré que la vie de la jeune chasseuse n'était pas en danger, j'avais démarré la voiture et filé à toute vitesse vers la maison. Il fallait que je rentre le plus vite possible! Les routes étaient désertes, j'avais rarement conduit aussi vite que cette nuit-là. Arrivé jusqu'à chez moi sans encombre, je ne pris même pas la peine de ranger convenablement ma voiture car il y avait plus urgent! J'avais porté Aria jusqu'au canapé et était parti chercher le matériel pour la soigner. J'avais espéré qu'elle se réveille, mais elle était toujours inconsciente lorsque j'étais revenu et j'avais du lui retirer moi-même sa combinaison afin de lui faire ses pansements. Grâce à ladite combinaison, elle n'avait pas de blessure profonde, j'avais juste à nettoyer et panser les plaies, et cela m'arrangeait bien. -
Où suis-je? Mes yeux s'ouvraient péniblement, j'avais la sensation que tout mon corps me faisait souffrir... Un peu comme si j'étais passée dans une machine à laver en mode essorage. Surtout, mon esprit était tout embrouillé. Les idées se remirent peu à peu en ordre dans ma tête. Il y avait cet hybride, la course-poursuite, j'avais perdu le contrôle de ma moto... Et après... Je me souvenais du visage inquiet d'Hiwatari. Hiwatari? Que venait-il faire dans ce souvenir? Je regardais autours de moi, l'air perdue. Une maison tout ce qu'il y avait de plus classique, elle ne reflétait aucune personnalité, comme si ses habitants ne faisaient qu'y passer, comme un long couloir de bureau. Je songeais à la mienne, ce joli chalet en bois rustique toujours en bazar. Elle me ressemblait bien. La personne qui vivait ici n'y faisait que manger et dormir, ce devait être quelqu'un de très occupé. Il y avait beaucoup de matériel médical autours de moi, je constatais des bandages sur mon corps. Ce ne pouvait-être que lui. Je me posais tout un tas de question. Si il tenait un restaurant, pourquoi avait-il autant de matériel médical? D'où le sortait-il? Pourquoi était-il aussi doué pour détecter un problème de santé sans même qu'on aie à lui en parler? Nous nous voyions souvent, mais dans le fond je ne savais rien de lui. Cette clinique clandestine qu'il tenait dans les bas-quartiers, ce n'était sans doute pas un hasard. Le voilà qui entrait dans la pièce alors que j'essayais de me redresser. -Hiwatari...? Comment tu... Je me demandais surtout par quelle miracle il m'avait trouvée.
Mon travail terminé, j'avais laissé la jeune femme se reposer et était parti préparer quelque chose à manger pour lorsqu'elle se réveillerait. Je m'étais dit qu'elle aurait forcément faim ou au moins besoin de se réchauffer alors j'avais entrepris de préparer de la soupe. Je réalisais en la préparant que malgré tous le temps que nous avions passés ensemble, j'ignorais encore beaucoup de choses chez elle: je ne sais pas, par exemple, ce qu'elle aimait manger ou les aliments qu'elle détestait. Si cela se trouvait, elle était peu être même allergique à un des ingrédients de ma soupe! Moi, j'aimais y mettre des lentilles ou des haricots pour apporter de la consistance, j'aimais la soupe bien épaisse qui tenait au ventre. Peu être que cela me venait de mes années de captivité à manger des trucs insipides pas plus nutritifs que de la flotte. De ce fait, j'aimais offrir aux gens des repas complets, bons et sains (le petit coté "étudiant en médecine"). Je me disais qu'avec tous les gens qui mouraient de faim dans le monde, c'était une honte de donner de la cochonnerie à ceux qui avaient accès à la nourriture facile. Si on pouvait se le permettre, pourquoi continuer de mal manger? Ce soir, il me restait tout un tas de légumes différents que je mélangeais harmonieusement pour qu'aucune saveur n'en écrase une autre. Lorsque je revenais dans le salon, la belle chasseuse s'était réveillée. Elle tentait à la fois de se relever et de me demander comment je l'avais trouvée. Je me précipita pour l'empêcher de se lever trop vite, déposant dans la foulée mon plateau sur la table basse. -Ne bouge pas trop, tu as eu un accident, ce ne serait pas raisonnable! Fis-je, sachant très bien qu'elle se moquait d'être raisonnable. Tu as failli passer sous mes roues sur la route entre Nekai et Wagakimi alors que je rentrais chez moi... Et je suis bien content que tu sois tombée sur moi, tu étais inconsciente, il aurait pu t'arriver malheur. Je me montrais très protecteur avec cette fille, je l'aimais vraiment beaucoup.
Quelque part, j'avais eu de la chance dans mon malheur. Je me rappelais avoir eu un accident. Et le hasard m'avait amené à croiser la route d'une personne en qui j'avais confiance, et ce malgré une rencontre dans des circonstances si particulières que cela ne devait arriver d'une fois dans un millénaire et des discussions parfois franchement agitées. Je ne pouvais pas dire qu'Hiwatari était mon ami, mais il était au moins mon allié. J'ignorais comment il pouvait connaître autant de choses sur les rebelles, mais ses informations m'étaient bien utiles! Toujours était-il que, parfois, je me demandais pourquoi il m'aidait et surtout je me posais des questions sur qui il était vraiment. Pas que je veuille apprendre à le connaître, mais il était toujours bon de connaître ses alliés! N'est-ce pas?! Lorsqu'Hiwatari était entré, il s'était précipité pour m'empêcher de me relever trop vite et m'avait expliqué que j'avais eu un accident sur la route et que j'avais failli passer sous ses roues alors qu'il rentrait chez lui. Encore un hasard qui l'avait mené à me sauver! Combien de fois était-ce arrivé déjà? Cette fois-ci, il semblait particulièrement inquiet pour moi. En même temps, je m'étais quand même bien amochée! -C'est dingue, c'est la troisième fois que tu me sauves! Hiwatari, tu es quoi en réalité? Un genre de super-héros? Fis-je, plaisantant à moitié.
Aria semblait encore un peu sonnée, et je le comprenais parfaitement après ce qu'il lui était arrivé! Je lui avais expliqué qu'elle avait eu un accident sur sa moto. Sa mémoire devait lui revenir petit à petit, il était normal que le choc lui ai fait oublié une partie de sa mésaventure et je n'étais pas étonné de la voir dans cet état de surprise. Elle plaisantait en me demandant si j'étais un super-héros car cela faisait trois fois que je lui sauvais la vie. J'y réfléchissais et il était vrai que j'étais fréquemment obligée de lui venir en aide pour la sortir du pétrin dans laquelle elle se mettait régulièrement toute seule. Mais, moi, j'avais compté quatre fois. Il y avait la toute première, où elle m'était tombée littéralement dessus, la deuxième lorsque j'avais su détecter la blessure au ventre qu'elle cachait, la troisième lorsque nous étions tombés dans mon cabinet et celle-ci à présent. Je laissais échapper un rire. -Tu n'y es pas, c'est la 4eme fois. Pour ma défense, je dirais que j'ai juste été quatre fois au bon endroit lorsque tu avais besoin d'aide. Je m'emparais de la louche pour disposer la soupe dans les bols tout en ajoutant: -Et j'apprécierais que tu m'appelles Rei, maintenant. Mes employés m'appellent Hiwatari, mes voisins m'appellent Hiwatari, toute la ville m'appelle Hiwatari, ... Appelle-moi Rei ou je choisirais parmi les surnoms peu élogieux que j'ai entendu sur toi celui qui me semblera le plus disgracieux et tu le porteras toute la vie! Je grimaçais pour témoigner mon mécontentement.
Quatre fois au bon endroit... Je n'avais pas vu ça sous cet angle, et surtout je ne m'attendais pas à ce qu'il le voit comme ça! C'était comme si me sauver sans arrêt ne le dérangeait pas, en fait il se considérait même comme chanceux d'avoir pu le faire ces 4 fois. La première, j'étais littéralement tombée sur lui et cela nous avait mené à un terrible quiproquo... J'avais failli le détester, c'est notre deuxième rencontre qui avait fait changer mon avis à son sujet. J'avais tenté de le piéger pour l'obliger à répondre à toutes mes questions mais c'était lui qui m'avait bien eue à la fin du compte: il avait deviné qui j'étais et, en plus, avait soigné une blessure que je cachais depuis plusieurs jours pour ne pas être obligée d'arrêter de travailler. J'avais sans doute oublié de compter le moment où j'étais tombée en essayant de me lever... Une nouvelle fois, je m'étais mise en mauvaise situation et c'était Hiwatari qui m'était venu en aide. Il avait raison, quelqu'un d'autre aurait pu me laisser pour morte ou me faire du mal... Et que ce serait-il passé si personne n'était venu? Au moins, avec lui, j'étais en sécurité et il ne dirait à personne comment il m'a trouvée... Oui, je me sentais en sécurité. Tout en servant la soupe qu'il avait préparé, il me demandait quelque chose qui me paru étonnant: il voulait que je l'appelle par son prénom. Pourquoi? Parce que tous le monde l’appelait Hiwatari... Si je l'appelais Rei, je serais différente. A vrai dire, lui aussi m'appelait par mon prénom... Enfin, peu être devrais-je lui dire le vrai... Non, plus personne ne le connaissait et c'était aussi bien comme ça. Il me menaçait de m'appeler par un des vilains surnoms qu'on me donnait en ville pour le restant de mes jours. On me donnait de vilains surnoms? Quel genre? Je savais que les chasseurs n'avaient pas une bonne réputation partout mais je me demandais bien comment on pouvait m'appeler. Quoi que je m'en moque... Mais je ne voulais pas que ce soit Hiwatari qui le fasse! -Je ne vais pas prendre ce risque! Plaisantais-je pour détendre l'atmosphère. Je pris le bol de soupe dans mes mains encore tremblantes. Je me sentais particulièrement faible, et je me doutais que cela ne ferait que me rendre plus pâteuse si je prenais des antidouleurs. Pourtant, toutes les parties de mon corps me faisaient un mal de chien. Je buvais silencieusement ma soupe sans oser dire un mot. Cela me réchauffait, mais cela n'était pas d'une grande aide face à mon état. Je tendais le bras pour reposer le bol sur la table, assez vainement mais je tentais tout de même. -Rei... Tu n'es pas celui que tu prétends, pas vrai? Je ne me suis pas formalisée quand je n'ai rien trouvé sur toi en enquêtant mais, maintenant, je me pose la question... Peu être que me sauver la vie autant de fois nous a rendus plus proches et maintenant... Je veux savoir...
Aria semblait encore si fragile, toute tremblante dans cette chemise beaucoup trop grande que j'avais du lui mettre pour pouvoir laver ses habits -en espérant vainement les ravoir, car je savais très bien que le sang laisse des traces-. Elle avait l'air toute petite... Et il fallait dire qu'elle l'était quand elle se tenait à coté de moi! J'avais cessé très vite de la considérer comme une proie: si je voulais cette fille, ce n'était pas pour l'affaire d'une nuit dans un hôtel miteux. Et, petit à petit, sans trop m'en rendre compte, j'avais fini par me comporter de façon naturelle avec elle. Sans me poser de questions. Là, j'avais envie de lui faire remarquer qu'elle ressemblait à une petite chose mignonne et fragile. Pour qu'elle s'énerve et me tape avec ses petits poings encore affaiblis par ses blessures. Mais j'avais aussi peur qu'elle se blesse en faisant ceci alors je me contentais d'imaginer la scène dans ma tête. Après avoir bu son bol de soupe et tenté en vain de le reposer -je lui avais alors pris des mains pour le remettre moi-même à sa place-, la chasseuse me tint un drôle de discours. N'étais-je pas différent de ce que je voulais faire croire? Pourquoi n'avait-elle rien trouvé à mon sujet en enquêtant? Elle voulait savoir, elle voulait me connaître. Je me doutais que, lorsqu'elle avait enquêté sur moi, c'était parce qu'elle me croyait menteur et voulait s'assurer que je ne m'étais pas moquée d'elle. Aujourd'hui, ce n'était pas pour ces raisons qu'elle me demandait cela. J'étais ému, jamais personne ne s'était demandé cela avant et, paradoxalement, personne ne m'avait connu aussi bien qu'elle depuis à peu près autant de temps. J'avais envie de la prendre dans mes bras. Alors c'est ce que je fis. Elle allait peu être me frapper, mais tant pis. -J'étais étudiant en médecine quand j'ai été enlevé par les rebelles. Major de promo, un avenir prometteur m'attendait. C'était lors d'un braquage. Ils m'ont assommé et quand je me suis réveillé j'étais dans la cité souterraine. Je suis devenu leur médecin malgré moi. Il y avait un homme avec qui je partageais ma petite chambre lorsque je ne travaillais pas. Un italien passionné de cuisine, il parlait sans cesse de ses recettes. Il est mort là-bas. C'est pour lui que j'ai ouvert le restaurant. Je pris une grande inspiration. Quand j'ai enfin réussi à m'enfuir, je pensais pouvoir reprendre le cours de ma vie: épouser celle que je pensais être la femme de ma vie, finir mes études et devenir un grand chirurgien. Mais j'avais retrouvé ma fiancée six pieds sous terre, ma famille avait quitté Nekai en me considérant comme mort, j'avais tout perdu. J'ai ouvert le restaurant avec l'argent que j'ai reçu des enquêteurs pour mes informations. Ça a longtemps été ma seule raison de vivre, mais mes mains étaient faites pour soigner des gens... C'était pour ça, la clinique, et aussi pour garder mes ennemis plus proches de moi. A presque 23 ans, ma vie avait déjà été bien longue, j'en avais vu des vertes et des pas mures. Mais peu être, un jour, je saurais oublier et je pourrais goûter un peu au bonheur. -Quand j'ai décidé de t'aider, c'était par désir de vengeance... Et envie de te séduire. J'avais essayé d'oublier cette histoire pour vivre une nouvelle vie mais je ne pouvais pas oublier ma haine. Ils avaient gâchés ma vie. Aujourd'hui, quand j'y pense, je me dis que je serais peu être un grand chirurgien maintenant mais je n'aurais jamais eu la chance de te sauver quatre fois! Je me demande si je ne suis pas en train de devenir plus sage.
Le moins que l'on puisse dire était qu je ne m'attendais pas à ça. Mes mots avaient manifestement fait effet et, sans même me laisser le temps de comprendre, Hiwatari me serra dans ses bras. Il était grand et chaud et je me sentais à l'aise. Il y avait quelques mois, je me serais sentie agressée et je l'aurais frappé de toutes mes forces avant de m'enfuir mais pas aujourd'hui. Il me raconta alors son histoire, la façon dont un jeune étudiant en médecine absolument brillant avait perdu sa vie toute entière par la faute des rebelles, la mort de son camarade d'infortune qui l'avait poussé à avoir ce restaurant auquel il ne travaillait presque jamais et enfin son désir de vengeance si grand qu'il enfouissait si profondément en lui. Mais, au fond, il disait que sans ces énormes sacrifices nous ne serions pas ici tous les deux, il serait un grand chirurgien marié à une femme merveilleuse, mais il ne m'aurait jamais ainsi sauvé la vie à quatre reprises. Il n'était peu être pas si mécontent de ce qu'il était aujourd'hui. Je me demandais tout à l'heure ce qu'il pouvait bien me trouver de spécial. Cette question résonnait à présent encore plus fort dans ma tête. Je ne savais pas ce que je pèserais sur une balance si on mettait de l'autre coté toutes les choses qu'il avait perdu mais je ne voulais pas retourner le couteau dans la plaie. Je pensais qu'Hiwatari essayait, lui au moins, de recommencer quelque chose de nouveau... Moi, je ne pouvais pas. - Je ne pensais pas que tu me parlerais si facilement... Je ne sais pas si c'est bien de la sagesse, comme tu le dis, ou si c'est juste un moment où on finit par se résigner... Moi, je voudrais pouvoir profiter des petites choses de la vie sans me sentir coupable, je pense que nos histoires ne sont pas si différentes dans le fond...
J'avais peu être fait un peu trop de révélations, ce soir... Tout mon mystère s'envolait en fumée! Elle savait à peu près tout de moi, maintenant, comment j'étais devenu celui que je suis aujourd'hui et pourquoi je ressentais tant de haine, pourquoi je n'avais plus été capable d'éprouver des sentiments depuis tout ce temps... Lorsque j'étais sorti de ce merdier, après m'être fait entuber royalement par cette petite peste de rebelle, j'avais découvert que ma fiancée s'était tuée et n'avait alors plus pu aimer qui que ce soit. C'était sans doute pour cela que j'avais recherché vainement à me faire "aimer" ne serait ce que de façon passagère... Je n'en ressentais plus tant le besoin aujourd'hui. Plus maintenant, alors que je tenais cette fille dans mes bras. Elle prenait la parole à son tour, invalidant ma théorie sur la sagesse pour celle de la résignation. Elle disait que nous n'étions finalement pas si différents... Et en cela, elle avait raison. Sauf qu'elle avait fait de cette haine une force pour trouver le courage de se battre et sauver ce qu'il lui restait encore à sauver. Mais il lui en coûtait: temps qu'elle continuait à se battre, elle ne pouvait oublier et pensait à tout cela chaque jour, sans arrêt, s'en voulait d'être encore là et ne pouvait apprécier la vie qu'elle avait à sa juste valeur. -Tu le peux, Aria, tu as le droit de vivre. Je sais ce que cela représente pour toi, mais tu ne dois pas faire de cette quête ta seule raison d'exister... C'est dangereux pour toi! Facile à dire, elle s'était conditionnée de cette façon depuis des années, elle en avait même fait son métier! -Moi, je veux que tu sois heureuse, que tu souries, que tu profites de la vie... Et si tu te blesses, je serais là, à assurer tes arrières. Ce ne serait pas la première fois!
Depuis que j'avais rencontré Hiwatari j'avais vu beaucoup de choses changer. Dans mon quotidien, j'entends. Il avait fait naître en moi un nouvel espoir de retrouver Hitomi en me révélant ces informations, mais il m'avait aussi appris à penser à autre chose. Il y avait longtemps que je n'avais pas été occupée par autre chose que mon travail, dans lequel je m'enfermais en espérant que cela me ferait du bien ou simplement me donnerait plus de chance de trouver ma soeur, de me venger, ... Lorsqu'il m'avait invitée à Heaven Island l'été dernier, par exemple. Hiwatari était un peu comme un ange gardien. Quand je lui parlais j'avais l'impression qu'il me comprenait. Sans doute était-ce lié au fait que les hybrides avaient ruinés nos deux vies. Nous nous rassemblions autours de cette expérience. Que penser de cela? N'étions nous pas comme deux éléments brisés qui tentaient de se rassurer en s'entourant d'autres éléments brisés? Pour la première fois, Hiwatari exprima à haute voix sa volonté de me protéger. Il ne le faisait pas par hasard, jusque-là, c'était un choix. Il me demandait de profiter de la vie en me promettant qu'il serait là pour assurer mes arrières. Comment dire? Ça n'était jamais arrivé. J'avais toujours été toute seule. - J'en mérite pas autant, tu sais... Je sais pas pourquoi tu fais tout ça pour moi, mais je suis pas aussi géniale que j'en ai l'air alors... Je ne voudrais pas que tu tombes de haut...
Il était clair qu'Aria s'en voulait. Les remords qui la dévoraient étaient sans aucun doute la cause de sa si basse estime d'elle-même. Arborant d'ordinaire une allure fière, faisant comme si tout allait bien, elle osait montrer ses faiblesses quand elle était avec moi. Je m'étais renseigné sur elle, après notre première rencontre. Je l'avais vue à la télévision et dans les journaux... Elle était époustouflante. Malgré sa petite taille, elle venait à bout d'ennemis bien plus grands et plus musclés qu'elle, car elle était maligne, qu'elle se servait de son arme à la perfection, ... Bien emmerdé était celui qui la sous-estimait: Aria était vraiment redoutable! Et elle le savait, elle connaissait son taux de capture avoisinant la perfection... Certes, elle avait échoué ce soir, mais le rebelle n'avait qu'à bien se tenir! Elle n'abandonnerait pas sa cible si facilement. Elle m'avait bluffé! Pourtant, lorsque je la voyais comme cela, je ne voyais pas la grande chasseuse redoutable qui colle des beignes à tour de bras à des rebelles assoiffés de sang, je voyais une jeune femme frêle et rongée par sa culpabilité. Elle s'en voulait tant de n'avoir pu sauver sa soeur qu'elle n'accepterait jamais de se voir comme la personne magnifique qu'elle était. Elle tentait encore une fois de m'expliquer qu'elle n'était pas celle que je croyais. Stop. Je posais délicatement mon index sur ses lèvres et plongeait mon regard dans le sien jusqu'à ce que silence s'en suive. -Je m'en moque. Je ne veux pas quelqu'un de génial, je te veux toi. Je m'étais lancé, je ne pouvais plus faire marche-arrière... Je n'avais plus fait ça sincèrement depuis des années... Instinctivement, je dirigeais mon visage plus près du sien jusqu'à ce que nos lèvres se touchent... Elle allait me frapper, peu être même pire, mais j'aurais essayé.
Je n'en revenais pas. Je n'avais pas de mots pour décrire ce qu'il m'arrivait. Alors que je tentais à nouveau d'expliquer à Hiwatari que je n'étais pas la personne qu'il croyait, celle que tous le monde voyait en moi, il me coupa net en posant son index devant ma bouche. J'allais enchaîner, lui dire que cette fille dans les journaux n'est qu'une façade, que tout ce que je sais faire c'est me battre et qu'à coté de ça c'est à peine si je savais faire des pâtes, tant et si bien que si Nikolaï ne m'apportait pas régulièrement de la bonne nourriture que je n'avais qu'à réchauffer au micro-ondes je serais déjà morte de faim ou souffrante que quelque carences. J'allais lui dire que je n'avais rien d'autre à raconter que des histoires de chasse, que je n'arrêtais de travailler que pour dormir et que je ne sortais jamais, que je n'avais ni passions, ni hobbies pour servir de sujet de conversation, et que ma culture générale se limitait à l'art de l'épée... J'étais une fille quelconque, voir même pire encore! Je ne faisais rien, si ce n'était me battre, penser à me battre, ... Je me sentais bien stupide à coté de lui... Enfin, toujours était-il qu'il m'avait stoppée dans mon élan, sans un mot, juste en me regardant dans les yeux. Puis il osa me dire qu'il se moquait de tout ce que 'aurai pu ajouter: il ne voulait pas une personne géniale, il me voulait, moi. Comment cela pouvait-il être possible? Je... C'est à n'y rien comprendre! Plus soudainement encore, je vis son visage s'approcher du mien, puis je sentis ses lèvres se poser sur les miennes. Je ne rêvais pas, il venait de m'embrasser?! Je ne le repoussa pas, sans doute trop surprise ou parce qu'au fond je le voulais aussi... Non, c'était impossible, je ne pouvais pas faire cela... - Rei... On se connait à peine... Dans le fond, on ne sait pas grand chose l'un sur l'autre... Peu être que tu fais une erreur et puis... Je... Je sentis une larme couler sur mon visage... - Je ne peux pas faire ça à Hitomi...
[color=#7A8B8B]Je me devais de tout essayer, je ne pouvais me résoudre à abandonner cette fille qui avait prit bien trop de place que permis dans mon coeur que je croyais devenu froid comme la glace et dur comme la pierre. Je n'avais plus eu pitié de personne ni n'était parvenu à me prendre d'affection pour quelqu'un depuis ma capture par les rebelles, ce qu'il m'était arrivé en bas, ... Dire qu'avant ça je revendiquais leurs droits aux soins médicaux avec mes copains étudiants... Je prenais sur mon temps libre pour soigner des hybrides... Pour finir comme ça! Ils n'avaient aucun respect pour le peu d'humains qui leur offraient un peu de considération. Maintenant, je soignais les hybrides que capturaient des braconniers à coup de médecines expérimentales et de produits pas encore testés et souvent à base de fluides de leurs copains mythiques. Je pensais être devenu un air dur et sans coeur, je pensais ne plus vouloir être sérieux avec les autres humains de peur que ce malheur se reproduise... Mais elle m'avait fait changer. Je pouvais revivre quand elle était auprès de moi. Je pense que j'avais du lui faire peur en l'embrassant comme ça, sans prévenir... Elle commençait à bégayer, tentant d'expliquer que l'on ne se connaissait pas assez et que je faisais sans doute une grosse erreur. Je pouvais répondre à cela, mais pas à la suite. Pas à ses larmes et à cette phrase: "Je ne peux pas faire ça à Hitomi..." [b]- Aria... Ne pleures pas, s'il te plait, je ne voulais pas te blesser... Dis-moi... Tu ne peux pas faire quoi? ... J'ai besoin de savoir...
Cette situation... Que dire? Que faire? Je ne savais pas moi-même ce que je voulais alors je ne pouvais pas lui demander de me comprendre. Je n'avais plu eu d'existence propre depuis que ma soeur avait disparu: je ne songeais plus qu'à la retrouver, à venger mes parents froidement assassinés, je n'avais plus eu d'autre préoccupation depuis. Casser du rebelle, c'était tout ce qu'il me restait pour tenir debout. Je n'interagissais plus qu'avec un nombre très limité de personnes et d'ailleurs c'était plutôt rare... Je ne lisais pas, je ne regardais pas la télé, je ne jouais plus au baseball, je ne prenais pas de jour de congé, je ne pensais qu'à me venger. C'était comme si ma vie s'était tout simplement arrêté... Je n'avais pas eu de vie sentimentale, ni même beaucoup d'amis. C'était toujours un plaisir de les voir puis les remords m'envahissaient et je me promettais de ne plus flâner avant d'avoir accompli ma mission, promesse que je finissais toujours par briser au bout de quelques semaines ou mois, et même si le moment que je passais avec mes amis était agréable je m'en voulais à chaque fois. Avais-je envie d'entretenir cette relation avec Hiwatari? J'avais si bien appris à ne pas écouter mes envies qu'il était douloureux de me forcer à faire l'inverse. Un désir profond de vivre pour moi tentait d'émerger depuis que j'avais commencé à le fréquenter mais... Non. C'était toxique. Je ne devais pas. Ça ne m'apporterais rien de bon et puis je risquerais d'oublier ma mission principale... Je le voyais inquiet et cela me brisait le coeur de devoir lui répondre comme ça... Je m'efforçais de me donner l'air distante. - Je n'ai pas le droit de perdre plus de temps, de jouer au couple avec toi pendant que ma soeur est en danger... Je ne peux pas l'abandonner. La question que je le veuille ou non ne se pose même pas: je... Je n'arrivais plus à contenir mes émotions, les larmes se remirent à couler à flot. - Je n'ai pas le droit d'avoir des sentiments, ni pour toi ni pour un autre...
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