Adieu l’été, place à l’automne. Saison où les journées sont plus courtes, la météo plus capricieuse et incite les habitants à rester bien au chaud dans leur demeure entourés de proches. Konatsu n’ayant aucun proche, la jeune femme décida plutôt d’aller cueillir des champignons dans les bois, accompagnée de son fidèle petit panier de bois. Après quelques heures à s’être inlassablement baissée, observer des spécimens avec soin et en sélectionnant quelques-uns pour son futur repas, la demoiselle pressa légèrement le pas afin de rentrer chez elle.
En effet, le début de soirée n’allait pas tarder à pointer le bout de son nez et traîner dehors la nuit s’avérait assez suicidaire tant le risque de tomber sur des rebelles était grand. Dans cette optique, l’humaine prit le risque d’emprunter un chemin qu’elle ne connaissait pas trop bien, pensant pouvoir arriver plus vite à l’entrée de la ville. Simple intuition féminine, j’vous dis !
Pressant légèrement le pas, Konatsu s’amusait à faire craquer les feuilles mortes sous ses bottes en caoutchouc kaki, à l’image d’une enfant espiègle. Puis tout en poursuivant son petit manège, elle leva les yeux au ciel et admira un instant toute une traînée de nuage blanc qui semblait ne plus jamais vouloir s’arrêter.
Et puis, elle posa ses yeux droits devant elle et s’arrêta net. L’humaine découvrit avec surprise que ce n’était pas la seule personne à avoir décider de passer sa journée dans les bois. En effet, il y a eu là un jeune homme installé prêt d’un grand chevalet. L’avait-il vu ? La demoiselle ne serait le dire, étant donné que son albinisme la rendait totalement myope comme une taupe.
Poussée par la curiosité, Konatsu s’approcha prudemment, comme si elle avait peur de faire fuir un animal sauvage. Pourvu qu’il soit ouvert à la conversation, ce n’est pas tous les jours que s’offrait l’occasion de croiser un artiste ! Confiante, le sourire aux lèvres, l’humaine plissa des yeux, dans l’espoir de pouvoir dévisager le mystérieux inconnu. Hélas, à cette distance, elle ne put qu’apercevoir qu'une carrure assez impressionnante -quand on ne dépasse les 1m70- ainsi que des cheveux couleurs argentés qui lui rappelèrent instantanément son blanc maladif.
Amusée par la situation, Konatsu songea aussitôt à la possibilité de servir de modèle à un peintre. Cela serait une bien agréable expérience. Après tout, si on oublie son apparence un peu effrayante, n’était-ce pas un charmant bout de femme ? Elle qui possédait une chapka en fourrure blanche bien vissée sur sa tête, un élégant long manteau beige, révélant de fins collantes noirs en dentelle, gardien d’une jupe d’hiver plissée mauve.
Estimant d’être assez prêt de l’artiste, la jeune femme s’arrêta net et entama la conversation sans quitter son joli sourire :
- Bonjour ! Quel lieu merveilleux pour trouver l’inspiration, n’est-ce pas ?
Elle n’en rajouta pas plus, attendant de pouvoir s’adapter à ce que dirait son interlocuteur.
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