Non je suis pas venue pour te voir ! (Hélios)

Thérésa vérifia une dernière derrière elle. Personne  ne semblait avoir remarqué sa sortie en douce, et Faustine n'était nulle part en vue. Cette petite chipie avait un don pour deviner quand elle allait retrouver l'autre idiot. Depuis que sa sœur l'avait surprise à un rendez-vous, la renarde prenait toutes ses précautions. Elle avait dormi une bonne partie de la matinée, résultat de sa presque nuit blanche. Il lui arrivait régulièrement d'en faire, absorbée par des livres ou films. On ne voyait plus le temps passer !
Le réveil avait été difficile, de même que le déjeuner où elle n'avait écouté que la moitié de paroles de sa famille.
Ce jour était spéciale pour la noble. Enfin, plus spécial qu'elle ne voulait bien l'admettre. En effet, elle allait aujourd'hui retrouver celui que Faustine appelait son rayon de soleil.

Bien que l'occasion pouvait paraître particulière, Thérésa s'était contenté d'une tenue simple, tenue de tous les jours. Un jean et un tee-shirt, le tout avec un pull pour ne pas avoir froid. Heureusement les températures étaient plutôt douces ces temps-ci.
La renarde avait quitté le manoir en début d'après-midi, réfléchissant à ce qu'elle pourrait bien faire avec celui qu'elle allait retrouver. Même s'ils avaient convenus d'un jour, ils n'avaient absolument pas pensé à prévoir quoi faire. Thérésa profitait donc du trajet pour y réfléchir. Une journée tranquille entre amis... Elle avait bien envie de s'amuser un peu, mais ignorait où aller.
Elle finit par abandonner ses recherches mentales avec un soupir. Ils verraient bien sur le moment, rien ne pressait. Après tout, ils avaient toute leur après-midi ensemble. Sûrement même qu'ils auraient le temps de faire plusieurs choses.

En arrivant à leur lieu de rendez-vous, la noble remarqua qu'elle était en avance, comme toujours. Soupirant de nouveau, elle s'adossa contre un poteau, attendant de voir arriver son rayon de soleil.

 
Aujourd’hui était une journée très importante pour moi, j’allais retrouver la fille que j’aime. Thérésa, magnifique renarde qui a un nom un peu vieillot, sa explique pourquoi elle n’aime pas qu’on l’appelle ainsi. Je l’aime, elle m’aime (hein qu’elle m’aime ?!), mais aucun de nous deux ne le dira. Pour ma part, je suis sur que c’est notre condition trop différente l’une de l’autre qui fait que nous ne passerons pas le pas...
 
Ça me tue et même que des fois j’ai tout envoyer chier rien que pour cela, je sais que cela ne sera pas possible entre nous, alors la faire sortir de ma vie... Mais cette idée me fait encore plus mal, je préfère garder le temps qu’on peu avoir ensemble que de l’écourter. Après tout, je ne travail pas pour rien, j’espère me faire un nom afin que sa famille ne nous mette pas des bâtons dans les roues... Même si je suis presque sur qu’elle le ferait. Je ne suis pas un noble et encore moins un hybride. Mais j’aime leur fille...
 
Bref, je devais la voir en ville et même si je ne le montrais pas, j’étais impatient de la retrouver. Surtout que c’était excitant que de devoir se cacher pour ne pas qu’elle soit reconnue. Je savais qu’elle arrivait à l’avance, c’est pourquoi j’étais encore plus en avance, pour autant, j’avais choisi un lieu ou je pourrais la regarder et attendre avant de venir à elle. J’aimais la faire patienter, cela m’amusait, mais je crois qu’au fond, cela donnait un peu de distance à notre... relation, comme pour se prémunir d’une soudaine rupture pour X raison.
 
Ainsi, j’étais là, un peu plus loin, habiller d’un jean délaver, un sweet crème et de mes cheveux en queue de cheval. J’avais mon look, des fois cela plaisait à ma copine, des fois non, j’avais alors du mal à l’empêcher de m’acheter quelque chose, je lui disais que je mettais ce que je voulais, mais je me sentais toujours mal lorsqu’elle utilisait son argent pour moi, alors que je ne lui offrais que rarement des choses.
D’abord parce que pour moi, son monde pouvait tout lui offrir, alors rien n’aurait eu de valeur à ses yeux avec ma petite monnaie. Ensuite parce que des cadeaux... sa fait trop proche. Je me demande un peu comment elle le vivait, mais je n’abordais pas la question, voir l’évitait quand je pouvais.
 
Je la regardais alors à m’attendre, me permettant de sourire amoureusement, de loin, sans qu’elle puisse me voir. Jusqu’à ce que je vois deux hommes se chamailler pour voir lequel des deux allaient l’aborder, une colère et une jalousie sans nom grimpa dans les tours et je fonça, les devançant, j’arrivas le premier, reprenant un peu de souffle par ma soudaine course.
 
-Sa... Salut, alors tu es en avance ? Tu... tu vas bien ?
 
Oui, bon là j’avais pas mieux, j’avais vue rouge et soudainement j’étais là. Mon flegme légendaire, pour faire genre « non, je suis trop bien pour toi » ou un truc dans ce sens en prenait un coup. Mais... elle aurait encore plus énerver d’avoir eu deux gus qui la drague ! (l’excuse...)

Thérésa laissait son regard fureter aux alentours. Ses pupilles rouges fixaient avec attention chaque personne qui passait. Comme si son prince charmant allait lui faire la blague de se déguiser. Bien que de l'extérieur la renarde paraissait parfaitement calme, intérieurement elle bouillonnait. Elle était impatiente de voir arriver l'élu de son cœur. Bien plus impatiente qu'elle ne voulait bien l'admettre. Comme le lui disait souvent sa sœur, Thérésa était incapable d'être honnête avec elle-même. Incapable d'accepter que, oui vraiment, elle était amoureuse d'un humain. Sa situation familiale et son éducation devaient y jouer pour beaucoup.
Des fois, il lui arrivait presque de regretter d'être tombée amoureuse de lui. Des fois elle avait envie de lui poser un lapin, et de se trouver un mari convenable selon ses parents. Mais cette perspective lui faisait encore plus peur que celle d'avouer enfin à son rayon de soleil qu'elle l'aimait. L'amour, c'est compliqué parfois.

Ses yeux venaient de se poser sur deux amis qui semblaient se chamailler. Elle ricana intérieurement à ce spectacle. Leurs regards en coin sur elle depuis quelques minutes ne lui avaient pas échappés. La noble les attendait au tournant s'ils comptaient lui faire un numéro de charme. Ils risquaient de se prendre une belle claque.
Ce fut ce moment que choisi le rouquin pour entrer en scène. Cette fois, Thérésa ne tint plus. Elle éclata d'un rire sonore, le genre à bien mettre la honte. Hélios qui d'habitude prenait son temps, avait eu un élan de courage en voyant les deux idiots se disputer. Magnifique. La renarde jeta un regard en coin aux garçons dépités, et choisi d'enfoncer un peu plus le couteau dans la plaie.

Offrant un sourire lumineux à l'humain, elle vint l'enlacer tendrement, en déposant un petit baiser sur sa joue. Elle sentait les yeux des deux garçons posés sur le couple. Rapidement, elle murmura tout de même à l'oreille de Hélios.

-Juste pour le plaisir de voir ces deux-là dépités.

Qu'il ne s'imagine pas des choses tout de même ! Malgré tout, les joues de la noble avaient prises une teinte légèrement rosée. Quoiqu'elle puisse en dire, elle était bien là à enlacer son rayon de soleil.
Dès que les deux idiots furent partis, elle se décolla du rouquin et recula un peu, détournant la tête. Mine de rien, c'était gênant.

-C'est pas moi qui suis en avance, juste toi qui es en retard. Sinon oui je vais bien. Tu as des idées de quoi faire aujourd'hui ?

Quel arrivé nul... rah, mais ma jalousie avait eu raison de ma patiente et j’avais sauter sur l’occasion pour ressembler à un vrai copain et pas juste à un ami qu’on attends tranquillement.
 
De plus sa réaction ne me plus pas vraiment, elle éclata de rire. Je me demandais si elle se moquait de moi. J’haussais un sourcil agacé, mais rapidement elle me souriait et j’oubliais aussitôt ce que je lui reprochais. Puis elle m’enlaça, ce qui était rare, mais j’avais vite deviner où elle voulait en venir, c’est-à-dire se moquer des pauvres.
 
Elle me fit même un baiser sur la joue, j’étais surpris, mais pour autant je n’allais pas aller contre, j’appréciais plutôt et ne me souciait guère des autres. Alors que m’apprêtais à l’étreindre un peu plus, elle avoua son machiavélisme, oui par fois elle n’était pas toute douce... Même souvent.
 
Je soupirais intérieurement et roula des yeux, mais que ce que c’était agréable de l’avoir dans mes bras... Bon, elle n’avait pas beaucoup de poitrine, mais elle restait douce mignonne et sentait agréablement bon. Que demanderais-je de plus ?
 
Malheureusement, cela tourna court, une fois les garçons éloigner, elle fit pareil, prenant du recul à ma grande déception, mais je ne montrais rien. Souriant amusé, elle me demanda où aller.
 
-J’ai ma petite idée sur la chose. Sur ces mots là, je sortis un flyer et lui tendis. Un karaoké, je n’ai jamais vraiment eu le temps de sortir et dernièrement ils ont eu plein de nouvelle chanson, j’ai envie de tenter. Alors es-que cela te tente ? Lui lançais en tournant autours d’elle, la regardant et parfois le ciel en prenant un peu de distance avec elle.
 
Ce n’est pas parce qu’on allait se retrouver tout les deux dans une pièce insonorisé, dans un milieu cool, agréable avec de la bonne musique... Non vous n’imaginez rien !

Ce qui était incroyable chez Thérésa, c'était le fait qu'elle n'était jamais totalement douce avec les gens. Même face au garçon qu'elle aimait, elle lui faisait comprendre que l'étreinte n'était pas là juste pour lui faire plaisir. La renarde était décidément incapable de faire preuve de finesse. Enfin, au moins elle se montrait plus sympathique avec son rayon de soleil qu'avec les autres. Il était bien le seul à avoir droit à de vrais sourires de sa part. Et pas juste des sourires mesquins ou taquins. L'amour, ça change les gens ! Oui, ça change même Thérésa.
La jeune femme tentait au mieux de cacher sa gêne. Cependant le rouge sur ses joues trahissait son état d'esprit. Elle avait apprécié l'étreinte, plus qu'elle ne voulait bien l'admettre. Thérésa espérait qu'il en était de même pour le rouquin en face d'elle. Normalement oui, parce qu'il l'aimait, pas vrai ?

La renarde laissait le choix de leur destination à son rayon de soleil. Elle semblait avoir bien fait puisqu'il avait sa petite idée. Thérésa observa le flyer qu'il lui tendait, écoutant en même temps ce qu'il lui proposait. Un karaoké donc. La noble était bien tentée, même s'il fallait avouer qu'elle était plus douée avec un instrument qu'avec sa voix. Mais elle se débrouillait en chant aussi, sans avoir un niveau exceptionnel non plus. Grâce à son statut de noble, Thérésa avait pu se consacrer à ce qui lui plaisait. Passionnée par les arts, elle s'était rapidement dirigée vers la musique. Et aujourd'hui elle était violoniste professionnelle. Elle est pas belle la vie ?

-Va pour le karaoké.

Disant cela, Thérésa s'étira un coup avant de prendre la direction de leur lieu du jour. Elle était certaine de ne croiser personne qu'elle connaissait. Aucun noble n'irait s'aventurer dans un karaoké, sa famille encore moins. Quoique, elle connaissait bien quelques nobles fêtards. Peut-être qu'elle pourrait les inviter là-bas un jour.
La renarde n'avait as beaucoup d'amis parmi les gens de son rang, du à son mauvais caractère. Quoique, elle n'avait pas beaucoup d'amis tout court. Mais elle savait prendre soin de ceux qu'elle avait. Malgré le fait d'être une peste insupportable à vivre, Thérésa savait être une bonne amie.

Sur le trajet, la noble en profita pour discuter un peu plus avec son rayon de soleil, prendre un peu de ses nouvelles. Elle était contente de voir qu'il avait l'air d'aller plutôt bien.

Malgré que Thérésa me remballe au même coup qu’ami un peu bouche trou, du genre à taquiner les autres. Je savais qu’elle pensait que j’étais plus que ça... Et si je venais apprendre le contraire, cela me ferait bien mal. Je ne lui ferais plus perdre du temps avec moi alors.
 
Mais pour le moment je restais heureux en sa présence et cela me suffisait... Bien que je lui aurais demandé plus souvent de se blottir dans mes bras si je ne me doutais pas qu’elle se moquerait de moi tout en étant rouge d’embarras. Dommage... bon, il faut dire que je ne l’aidais pas non plus en jouant son jeu.
 
Et puis la voir rougir et le démentir restait mignon à croquer... Bien que ce serait ses lèvres que j’avais envie de dévorer dans ce cas là.
Elle accepta le karaoké, j’en était content. J’avoue que je doutais qu’elle accepte, les filles ont plus peur d’avoir une mauvaise voix que les garçons en générale. Même si Maëlys avait fait des études de musique, elle aurait pu refuser.
 
Nous marchions ensemble tranquillement, proche mais sans se prendre la main pour autant. Elle me demandait comment j’allais et plutôt bien... surtout en sa compagnie. Discrètement je pris des nouvelles de sa sœur, pour savoir si elle avait entendue parler de moi, enfin, d’un boulanger roux qui lui ferait penser à moi...
 
Nous arrivions finalement au karaoké ou je pris deux « places » pour une salle rien qu’a nous...
Si j’avais été plus « proche » d’elle, je me ferais des idées sur ce qui pourrait si passer dans ce genre d’endroit, mais déjà que lui tenir la main était difficile alors là... sa ne servait à rien d’espérer grand chose.
 
Nous entrions alors dans la pièce qui était plutôt bien décoré, cosi et les lumières agréable nous m’étant dans l’ambiance.
 
-C’est génial... tu es déjà aller dans un karaoké Maëlys ?
 
Lui demandais-je en souriant et me posant sur le canapé avec la tablette pour choisir ses musiques, boisson et tout le tralala.

Thérésa n'aimait pas quand il y avait des silences. Cela lui donnait l'impression qu'il y avait un froid entre elle et la personne avec qui elle était. Bon, c'était pire avec sa sœur puisque cette petite chipie en profitait toujours pour prendre la main. C'est pourquoi la renarde se débrouillait toujours pour alimenter la conversation, quitte à parler de la pluie et du beau temps. Heureusement, pour le coup, elle avait pu profiter du trajet pour demander des nouvelles à Hélios. Ils avaient un peu échangés, arrivant même à parler de Faustine. Son rayon de soleil lui demandait aussi des nouvelles de sa sœur, chose qui étonnait un peu Thérésa. Ce n'était pas habituel chez lui de se soucier de sa famille. Enfin, ça ne lui avait pas empêcher de répondre, ajoutant une petite pointe d'humour sur le comportement curieux de sa chipie.

Durant le trajet, la noble avait presque failli tenir la main de Hélios. Elle s'était cependant retenue, de peur d'avoir l'air ridicule. Elle ne voulait pas ressembler à toutes ces idiotes qui roucoulaient devant leur prince charmant. Thérésa voulait paraître tout, sauf niaise. Elle avait son honneur tout de même ! Ils étaient arrivés au karaoké en marchant côte à côte. Avoir une salle rien qu'à eux était une idée qui plaisait à la renarde. Au moins, il n'y aurait pas d'oreille indiscrète à écouter. Les rares fois où Thérésa était venue avec quelques amis, elle avait toujours pris une salle rien que pour elle et ses amis. Il n'y avait rien de pire que les salles collectives aux yeux de la noble. Même si au moins, il y avait de l'ambiance.

Une chose que la renarde aimait beaucoup chez son rayon de soleil, c'était qu'il ne l'appelait jamais Thérésa. Il utilisait toujours son deuxième prénom, celui qu'elle préférait. S'asseyant sur une banquette, la jeune femme lui offrit un léger sourire.

-Quelques fois avec des amis.

Thérésa gloussa en se remémorant la dernière fois qu'elle était venue. Ils avaient passés presque toute la nuit à danser, si bien que presque tout le monde avait perdu sa voix le lendemain.

-C'est moi qui ouvre le bal avec la première chanson.