Atifa Alssmat★Une perle de timidité

Chronologie d'une vie ▬ txt. 12 lignes minimum sont requises.



Je suis née au sein d'une famille divisée par cette société. Élevée par une mère ne souhaitant nullement me voir grandir, je fut abandonnée vers mes 6 ans.  Traînant dans les rues, cherchant sans cesse de la nourriture ou un peu d'argent. C'est un soir ou ce calvaire s'arrêta. Calvaire est même un peu trop doux comparé à certains des moments de ma vie. Reniée, insultée, j'ai vite assimilé le fait qu'en étant différente du troupeau d'agneau, en étant ce mouton blond, je n'avais pas de droits. Car hélas, si tu ne suis pas les règles établies dans ce monde où seuls les dominants et leurs apôtres règnent, tu es condamné à être un rejet de la société. On me frappait, me rejetait. Plus d'un aurait voulu me sortir de là, mais personne n'agissait, d peur d'être renié à son tour. Comme si la honte était un sentiment si facile à répandre en ce bas-monde. Mais deux personnes n'ont pas hésité à me tendre la main, un soir froid de printemps. Alors que je n'y croyais plus, ils ont ouvert la porte et m'ont dit:"-Entre, tu es la bienvenue". Je me souviens avoir pleuré de joie.

Un couple de personnes âgées, dont l'un travaillant encore dans une animalerie. Ils m'ont élevé comme leur propre enfant, m'enseignant tout ce que je sais aujourd'hui. Nourrie, choyée, aimée pour ce que j'étais, les pires années de ma vie ne furent plus que le simple mirage du cauchemar d'une nuit. Mais la réalité se fit rappeler à moi après un copieux souper. Je suis une hybride fennec, mes parents adoptifs semblait l'avoir oublié.

"-Nous allons devoir la vendre. On est vieux, on ne pourra pas s'en occuper toute notre fin de vie. Autant la confier à quelqu'un qui pourra longtemps la soigner comme nous l'avons fait."

J'avais complètement oublié ma position dans l'échelle sociale. Depuis, je m'y suis résignée, je serais un jour vendue à quelqu'un. Je travaille dur pour satisfaire mon futur maître, qui que ce soit. Je respire souvent en souriant, me disant que j'aurais pu mourir au lieu de vivre, même avec un destin des plus noirs qu'il soit. Mais je rêve aussi que ma vie aurait pu être celle des hybrides rebelles, qui ont arrachés les colliers qui les retenait à cette société. Je rêve oui, encore et encore. Mais un jour, je devrais ouvrir les yeux et faire face au monde. Le monde qui n'était pas le notre, mes dans lequel on s'est fait enchaînés.