| La nuit était tombée sur Nekai. Une âme solitaire au coin d'une rue commerçante, dans une errance profonde, comme si chacun de ses pas l'entraînaient un peu plus vers un néant d'incompréhension. Qui en est responsable? Qui faut-il blâmer? Elle sait sans doute que ce n'est qu'elle même.
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Où nous mène toute cette jolie poésie? Venons-en au fait. Liz, que ce soit aujourd'hui ou demain, crevait d'envie d’exécuter tous ces néo-nobles qu'elle jalousait depuis l'enfance, et la perte de son propre titre. Mais plus encore, elle crevait d'un désir de possession pour cette petite merveille. Ezekiel, Ezekiel, cet ange parmi les mortels. Elle vivait chaque jour dans ce seul et unique but. Lorsqu'elle se réveillait, le matin, sa première pensée était pour la belle. Elle passait ses journées à l'espionner ou à se renseigner sur les gens qu'elle avait vus avec elle: ses amis, les gens à qui elle parlait dans la rue... Et son maître! Lizbeth vouait une telle haine à cet homme qui lui avait arraché sa petite perle rare. Et il l'effrayait par son charme. Aucun des maîtres d'Ezekiel n'avait jamais été à la hauteur, mais lui risquait fort de la garder... Si on ne l'en empêchait pas! Tant aveuglée par son besoin de possession, Liz avait même fait appel à Shadow, cet assassin qui s'en prend aux mauvais maîtres, elle lui avait fait croire que son aimée était en danger. Au fond de ses pensées, elle se demandait comme cela se passait... Et si Shadow ne risquait pas lui-même de lui prendre sa belle.
C'était une douce nuit qui commençait. Les boutiques d centre-ville fermaient les unes après les autres, seuls des restaurants sortaient encore le bruit d'une population animée le plaisir d'un bonheur partagé autours d'une belle assiette. Manger? Il y avait facilement un jour entier que la petite plante n'avait rien avalé. A quoi ça servait? C'était stupide et inutile. Se goinfrer comme le font les humains n'avait pas d'intérêt pour elle. Les plantes se nourrissaient des nutriments de la terre, de l'eau des sols et de la lumière du soleil. Elle avait la lumière et l'eau, en guise de nutriments lui suffisaient les peu de choses qu'elle ingurgitait lorsque la faim la gagnait. Les rues se vidaient peu à peu, les gens qui les traversaient se hâtaient d'avantage. Un vent frais soufflait. Dans sa robe blanche légère, Liz ne semblait pas craindre la fraîcheur de l'hiver, bien qu'elle n'eut pas dit non à un manteau bien chaud ou une couverture. De toute manière, la seule chaleur qui puisse la réchauffer est celle du corps d'Ezekiel, pensait-elle.
Au détour d'une rue, une silhouette connue lui apparut. C'était lui, celui pour qui elle avait tant de haine. Le maître d'Ezekiel. Toutes ses épines la démangeaient, mais non. La menace ne le fera pas céder. Que faire? ... Le charme, peu être? Pourquoi ne pas tenter une approche, il lui fallait comprendre le personnage. L'hybride avait cette habitude, de profiter des humains pour obtenir ce qu'elle voulait. Comment attirer son attention? Tout doucement, elle allait dans sa direction, cherchant un moyen de se faire remarquer par lui. Le coup de malaise? Trop classique. Il ne fallait pas laisser passer la chance. Un nouveau coup de vent, plus glacial encore, Liz se recroquevillais un peu plus sur elle-même. Elle brisais le silence d'un éternuement.