Pauvre petite chose (fini)

Nous sommes le premier jour de l’hiver, les premiers flocons se sont mis à tomber. C'est un jour de grande joie pour les humains, puisque c’est un jour de renouveau, dans un centre spécialisé dans les hybrides de type Phalènes.Dans un box réservé aux Morpho Assagari Pâle, une race de papillon aux ailes bleues, une jeune femme qui avait été fécondée trois mois plus tôt venait de mettre au monde un magnifique petit garçon aux yeux blanc et avec un fin duvet blond.Elle le nomma Altaïr avec l’accord du propriétaire en mémoire du premier hybride phalène du centre qui n’était nul autre que son grand-père à elle et l’arrière-grand-père du jeune hybride.

Quand il eut cinq ans, on le plaça avec d’autres hybrides de son âge.Sa maman portait son petit frère ou sa petite sœur, on ne le saura que dans quelques mois.Les enfants étaient un peu brutaux envers Altaïr, car il était le premier hybride de ce type à être avec eux. Il était magnifique, ses cheveux étaient blonds comme les blés et ses yeux étaient devenus gris mercure.Il était le souffre douleur des autres enfants, mais il ne se plaignait jamais.En fait, on se demandait s’il savait parler, car en cinq ans d’existence, on n’avait jamais entendu le moindre son provenir de sa voix.

Quelques mois plus tard, sa maman mis au monde des jumeaux.Ils s’appelaient Sinaï et Égée. Mais leur mère mouru en couche. Il pris la petite fille contre lui et lui offrit toute la chaleur nécessaire et le petit garçon se retrouva au chaud dans ses ailes. C’étaient ses petits anges et il se jura de tout faire pour les protéger des hybrides qui les haïraient, car leur père n’était nul autre que le propriétaire.
 
Quand le fameux propriétaire arriva et qu’il vit les trois enfants, il remarqua que la femelle était morte, qu’Altaïr serrait la petite et que ses ailes bleues couvraient le petit mâle. Il prit le jeune nourrisson dans ses bras et fit signe au petit garçon de le suivre. Ils quittèrent alors le centre et entrèrent dans la maison.

Quand ils furent bien au chaud, on remarqua que les deux nourrissons n’avaient aucun bourgeon de peau pour les ailes. Ils ressemblaient même plutôt à l’humain, de ce fait, il décida avec sa femme enceinte de 8 mois de les élever tous les trois comme leurs propres enfants. Sa femme savait qu’il couchait avec ses hybrides quand elle n’en avait pas envie.

Les années passèrent, Altaïr ne parlait toujours pas sauf s’il était obligé. Quand arriva sa dix huitième année, on le mit en vente et une femme l’adopta aussitôt. Il la servait en silence, ce qu’elle appréciait grandement. Mais un soir d’euphorie, durant son vingt cinquième anniversaire elle rentra ivre et le somma de se mettre nu et de se coucher sur le lit.

Elle se déshabilla à son tour, ce qui dégoûta notre beau jeune homme, qui détourna la tête et ferma les yeux. Elle s’empressa de caresser la hampe du jeune hybride d'une main et de caresser son corps de l'autre.Ce dernier ne réagit pas et elle prit des mains le jeune homme pour qu’il caresse son corps. Il en avait des nausées, et ce fut pire quand elle se soulagea grâce à l’aide involontaire de son hybride, elle qui avait perdu son mari bien des années auparavant. Elle le forçait à lui donner du plaisir, l’hybride en pleurait, mais il réussit à la renverser et elle tomba la tête contre les barreaux du lit. Elle avait soixante ans, lui vingt-cinq, il repoussa son corps et se calfeutra à l’opposé du lit.

Quand on découvrit le cadavre, et lui tremblant de froid, on le passa à tabac pour avoir violé et tuer sa propriétaire, on lui arracha ses ailes ce qui le fit hurler à s’en déchirer les cordes vocales puis on le chassa.

Il tenta de trouver son chemin vers l’élevage où il a grandi, mais les bâtiments étaient en ruine. Il finit par s’endormir, épuisé. Des hommes à la solde des vendeurs de la ville le trouvèrent, le capturèrent et il passa dans une vente aux enchères, où il fut racheté à prix fort malgré ses ailes arrachées, et son visage, bien qu’un peu abîmé par les coups, était magnifique, fin et un peu féminin selon les angles, mais son dos luis était en charpie.

Le voici maintenant en cage, pas en très grande forme. Il se disait sans cesse que malgré sa première vie qui était pourrie, la seconde serait meilleure. Et qui sait, un jour, il offrira le son de sa voix à une personne qu’il aimera fort et qui le rendra définitivement heureux.