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Curiosity (Kyo)

Violette M. Lacroix
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Violette M. Lacroix
Mar 11 Déc - 11:37
Chloé & Kyo
"Curiosity."

Les parents de Chloé étaient parfois cruels. Du moins, de l'avis de la jeune fille. Ils n'étaient généralement pas durs avec elle, au contraire. Mais de temps en temps, ils étaient pris d'une étrange envie. Celle de l'envoyer rencontrer un peu du monde. Et dans ces cas-là, c'était l'enfer. Ils ne lâchaient pas l'affaire jusqu'à ce qu'elle est accepté. Ce qui ne laissait pas beaucoup de choix à la jeune fille.

Ce soir faisait parti de ces fameux moments qu'elle détestait. Elle avait profité de son samedi à la boutique, alternant entre les clients et la fabrication de nouvelles poupées. Puis en fin de journée, ses parents étaient arrivés. Pour lui annoncer la pire nouvelle possible. Ce soir, ils étaient invités chez des amis. Et elle venait aussi. C'était non négociable. Elle avait bien essayé de se dérober, mais sans grand succès.

Vêtue d'une robe bleu marine, sa vieille poupée accrochée à sa taille, elle s'ennuyait à la soirée. Les adultes parlaient autour d'elle d'un air joyeux. De temps en temps elle répondait à des questions, puis se contentait d'écouter. Elle aimait discuter, mais il y avait là trop de monde à son goût. Elle ne se sentait pas à l'aise au milieu de ces personnes qu'elle connaissait à peine. Cette soiré en'était pas une réussite pour elle.

Finalement, la jeune fille en vint à supplier ses parents. Elle était restée une bonne heure dans son malaise. Avant de ne plus tenir. Une heure, c'était déjà beaucoup pour elle. La dernière soirée où elle était restée aussi longtemps avait été la soirée d'Halloween. Après quelques supplications, ses parents avaient soupirés. Et elle avait reçu son droit de rentrer à la maison pour être tranquille. Chloé les avait embrassé, s'était excusée, et était parti.

Une fois dehors, elle pu enfin souffler. Ce qu'elle pouvait détester quand on l'obligeait à sortir comme ça. Au moins, elle était venue un peu. Juste le temps de faire plaisir à ses parents. Maintenant elle pouvait rentrer, se faire à manger, et se poser dans sa chambre avec un bon livre. Ça c'était une soirée réussie pour elle. Restait à savoir si elle avait encore à la maison un livre qu'elle n'avait pas lu.

Sur le chemin, elle passa par le grand parc de la ville. Les amis de ses parents habitaient à côté. Elle aimait bien ce parc, d'autant plus de nuit. Quand il n'y avait personne. Même si l'ambiance avait des airs de films d'horreur, avec le silence qui régnait. La jeune fille se laissa aller à fredonner très légèrement un petit air. Pour ne pas se faire emporter par son imagination. Et puis elle se pensait seule dans le coin.

Du moins jusqu'à ce que son regard ne se pose sur une autre personne. Elle cessa automatiquement de fredonner. Chloé serait passée à côté de la personne sans s'en soucier. Si cette dernière n'avait pas été affairée à quelque chose. En s'approchant un peu, elle pu repérer que l'inconnu faisait ce qui ressemblait à de la couture. Un domaine qui n'était pas si éloigné de ce qu'elle faisait en fabricant des poupées.

Intriguée, la jeune fille ne put s'empêcher de s'approcher un peu plus. Curieuse de voir de plus près l'oeuvre de la personne. Sans oser lui adresser la parole cependant. Elle ne voulait pas déranger.
©️ ASHLING POUR LIBRE GRAPH'


   
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Anonymous





Invité
Invité
Mer 12 Déc - 3:05
C'était une belle nuit sur la capitale, le genre de nuit où les amoureux déambulaient en se tenant la main sous les étoiles, et où les noctambules de tout poil dérivaient de faubourgs en ruelles, jusqu'à ce qu'un sommeil plus ou moins aviné ne vienne gentiment mettre un terme à leur escapade, le genre de nuit où une belle lune ronde ornait un ciel piqueté de milliers d'astres lumineux en tout genre, me rappelant ma forêt natale et me poussant à sortir de ma tanière. Voilà bientôt plus d'un mois que j'avais rejoins cette ville, et mis à part quelques maigres excursions pour aller chasser ça et là quelques moineaux, je n'avais pas mis une patte hors de la ruine qui me servais de logis. 

Mais cette nuit était différente, peut-être était-ce parce que je ne m'était pas encore pleinement fait à ma vie de reclus, ou peut-être était-ce justement les souvenir de mon enfance passé cloîtré dans mon nid qui me poussais a sortir, toujours est-il que je n'y tenais plus, il fallait que j'explore mon nouveau territoire.

Aussi, après avoir soigneusement dissimulé mes pattes sous mon kimono en les plaquant contre mon corps, retouché mon maquillage et pris un manteau sur lequel je travaillais pour m'occuper au cas où, je décidais finalement de m'aventurer en ville. Ainsi, tâchant de marcher en utilisant mes jambes et uniquement mes jambes tout en paraissant le plus naturel possible, je me mis à arpenter les rues de la capitale, découvrant un monde qui m'était jusqu'à lors inconnu. 

Aussi, alors que mes pieds nus évitaient tant bien que mal tessons de bouteilles, chewing-gum usagés et autres excréments, je découvrais avec stupéfaction la vie nocturne de la métropole, contemplant avec un mélange de fascination et de consternation les humains sortant de différent bars avec leurs hybrides, pas vraiment ravie d'être là pour la plupart, quand ce n'était pas carrément des jeunes filles aux oreilles de chat ou au queue de chien qui patientait lascivement sur le trottoirs, attendant qu'un riche colon jette son dévolu sur elles. 

Tâchant d'occuper mon esprit, j'attrapait mécaniquement mon kiseru, ainsi que ma petite tabatière que je rangeais dans ma manche. après quelques minutes à bourrer soigneusement ma pipe, je décidait de relever un défi personnel : demander du feu à un étranger. Mon choix se porta sur un jeune homme, qui ne devais pas être bien plus âgé que moi, sortant de ce qui semblais être un musical au bras de deux hôtesses humaines déguisées en hybride, l'une portant des oreilles de chat, l'autre un queue de renard. Décidément il faudra qu'on m'explique ce que les hommes trouvent à ces espèces, tant elles sont un fantasme récurent, c'était à la limite du grotesque. 

Néanmoins, c'était l'occasion de tester mon déguisement, certes ma cible semblait quelque peu éméchée mais qui ne l'était pas à cette heure me disais-je ? Par chance le garçon se contenta de me sourire et d'allumer mon kiseru sans plus de question, visiblement mon stratagème fonctionnait ! Enfin... sur les personnes ivre, mais c'était un début, satisfait je reparti laissant de larges volutes parfumées de mon sillage.

Poursuivant ma balade, je fini par découvrir un magnifique parc en plein cœur de la ville,un parc qui, ô joie, restait ouvert de nuit, une chose assez rare pour être souligné. Aussi, après avoir passé la grande porte en fer forgé, j'atterri dans un cadre presque enchanteur : des arbres, des fleurs, de l'herbe, tout n'était que verdure, à l'exception de quelques bancs habilement placés de sorte à ce que chacun se trouve sous un l'arbre le plus imposant du coin. Décrétant que je n'irais pas plus loin cette nuit, je fini par m’asseoir confortablement sur un banc qu'un chêne massif surplombait, profitant de mon apparente solitude pour étirer mes pattes un bon coup, avant de les planquer aussi sec.

Après quelques minutes à observer le ciel nocturne, je me dit que poursuivre l'ouvrage que j'avais commencé quelques jour auparavant  serais une bonne idée, aussi je défi mon bandeau et pausa le manteau sur mes genoux, après tout j'aurais besoin de toute mon acquitté visuelle, plus encore dans l'obscurité ! Ainsi, découvrant ma seconde paire d'yeux et tirant un fil de soie de mon poignet avec mes dents avant de le passer dans une aiguille, je repris joyeusement le travail que j'avais commencé quelques jour plus tôt.

Il s'agissait d'un manteau long, d'une couleur proche du ciel nocturne, que j'avais confectionné à partir de vieux rideaux que j'avais trouvé "chez moi", après un lavage minutieux et un découpage adroit j'avais réussi par je ne sais quel miracle à changer ces frusque en tissu d'une excellente qualité. A présent, j'apportait la touche final à mon oeuvre et brodant de ma soie dorée des motifs floraux sur l'ensemble de l'étoffe, j'avais choisie de fleurs de belladone, car cette fleur délicate aux fruit mortels s'épanouie dans les ténèbres, quoi de mieux pour un manteau couleur nuit ?

Tout heureux de ma première sortie, et affairé comme je l'était je ne remarqua pas la petite silhouette qui était apparu tout prêt de moi alors que je poursuivais mon ouvrage en fredonnant joyeusement.  Aussi lorsque ma tête se tourna machinalement pour admirer le paysage, je me mis à sursauter si bien que si je n'avais pas acquis un certain contrôle de ma personne, mes pattes auraient traversé mon kimono pour me porter en haut de l'arbre ! Non pas que je sois peureux de nature, ma la surprise peut vous faire faire bien de chose, y compris ça en ce qui me concerne .

Une demi seconde plus tard, une fois mes esprits retrouvé, je découvrit une superbe jeune fille qui, si je n'avais pas remarqué sa respiration, m'aurais en tout point fait pensé à une poupée vivante, ce qui avouons le, aurais été terrifiant ! Elle semblait humaine, et légèrement plus jeune que moi, quoi que je devinait dans son regard une maturité propre aux êtres anciens nées dans un corps trop jeune, ma mère m'avais parlé de ce type de personne dans une de ses histoires, des gens singuliers qui vous marque par bien de aspects, humain ou hybride, pour le meilleur ou pour le pire.

Un rapide coup d’œil m'appris qu'elle semblais avoir du goût en matière de vêtement, au vu de la robe bleu qu'elle portait, cependant la poupée qui était accrochée à sa taille me laissa perplexe, était-ce une véritable poupée ou bien un accessoire à la mode ? Au vu de l'usure de cette dernière mon choix se porta sur la première option, la pauvre aurais bien besoin qu'on la rafistole un peu.

Voyant que la jeune fille m'observait attentivement je tenta du mieux que je put de cacher mon poignet sous mon manteau, espérant par la même occasion qu'elle penserais que les deux points noirs sur mon front ferais parti de mon maquillage, après tout, au vu des motifs que j'arborais ce n'était pas impossible non ? 

Enfin, tâchant de réprimer la nervosité que m'avais provoqué cette rencontre impromptue, je pris ma voix la plus douce, comme à mon habitude ainsi qu'un sourire sincère espérant que l'obscurité dissimulerais mes crochets. 

"Bonsoir mademoiselle, veuillez m'excuser je ne vous avez pas entendu arriver, belle nuit n'est-ce pas ?"


Puis, tâchant d'être plus décontracté, je sortait à nouveau ma bouffarde, que j'allumais sans attendre après l'avoir élégamment bourrée comme si de rien n'était, inutile de jouer cette fois, vu son âge elle ne fumais surement pas aussi mes allumettes firent leur office. Après deux ou trois bouffées, que je recrachai à chaque fois en un long et imposant rond de fumé, je fit de mon mieux pour retrouver mon calme, après tout, elle ne semblait pas méchante, mais j'avais appris à me méfier des jolis minois.


Cela-dit, je pourrai toujours déguerpir aisément si les choses  tournaient au vinaigre, ce qui eu pour effet de me rassurer bien vite, j'avais le contrôle sur la situation, ou presque, les portes de sorties étaient légions, et dans le pire des cas voir un homme à moitié araignée devrais lui faire assez peur pour m'en débarrasser. Oui, je contrôlais la situation, tout allais bien se passer. 


Aussi poursuivais-je :


"Asseyez-vous je vous en prie, il y à bien assez de place pour deux ! Que faite-vous seule dans les rues à cette heure si ce n'est pas indiscret ? J'ai croisé plusieurs personne ivre en venant, si je puis me permettre vous devriez faire attention lorsque vous rentrerez."
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Violette M. Lacroix
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Violette M. Lacroix
Dim 23 Déc - 19:26
Chloé & Kyo
"Curiosity."

Se croyait-elle discrète ? Peut-être. Elle se tenait à distance raisonnable, et ne faisait aucun bruit, hormis sa respiration. Aucun mouvement n'était perceptible chez elle. La jeune fille observait le travail en silence. Désireuse de ne pas déranger. La personne semblait réellement concentrée sur son œuvre. Suffisamment pour ne pas l'avoir remarquée. Et tant que l'inconnu n'aurait rien vu, elle ne comptait pas annoncer sa présence d'elle-même. Un peu trop timide pour ça.

Cependant, son regard détaillait à la fois l'inconnu et ce qu'il faisait. Il s'agissait d'un jeune homme, à l'air légèrement plus âgé qu'elle. Son physique arborait quelques traits androgynes. Il était vêtu d'un kimono, et portait un curieux maquillage sur le visage. Chloé ne distinguait pas tous ses traits avec la pénombre. La pièce sur laquelle il travaillait semblait être un long manteau, d'une couleur proche de la nuit. Un très joli vêtement de l'avis de la jeune fille.

Ses propres œuvres pouvaient se rapprocher de la couture. La confection des poupées demandait un certain talent dans ce domaine. Elle aurait eu bien du mal à coudre une pièce comme le manteau. Mais elle était tout de même capable de réaliser quelques petites choses. Sa plus grande fierté restait Alice. La vieille poupée qu'elle avait elle-même fabriquée, quelques années plus tôt. Ce n'était pas pour rien qu'elle continuait à la garder sur elle, en tant que porte-bonheur.

Le jeune homme remarqua enfin sa présence. Sûrement était-ce sa respiration qui l'avait trahie. Le seul son produit depuis qu'elle l'observait. Chloé se sentit légèrement gênée. Après tout, elle était restée ici quelques temps, sans rien dire. Tous les artistes n'aimaient pas être ainsi observés. Il semblait cependant assez détendu. Sa voix avait quelque chose de doux, presque envoûtant. Et le sourire sur son visage mettait un peu en confiance la jeune fille. Il n'avait, heureusement, pas l'air de s'offusquer.

En guise de réponse, elle hocha la tête. Le ciel était dégagé, c'était en effet une belle nuit. Sûrement ce qui avait poussé le jeune à venir coudre ici. C'était tout de même étonnant. Si l'atmosphère du parc était agréable, il aurait été aussi bien chez lui.

-Bonsoir... C'est moi qui m'excuse, je ne voulais pas vous déranger...

Chloé était toujours hésitante pour débuter une conversation. Ne sachant jamais par où commencer. Il n'y avait bien qu'à la boutique qu'elle se montrait confiante. La boutique était son repère, elle s'y sentait bien. Au milieu des poupées, elle était dans son élément. Conseiller les clients, réaliser les commandes. Autant de tâches qui étaient un plaisir pour elle. Mais il n'y avait bien que là-bas que son comportement changeait ainsi.

Le jeune homme ne montrait aucun signe de gêne ou de stress. Au contraire, il avait l'air détendu. Comme le prouvait la bouffarde qu'il venait de sortir. Chloé resta à l'observer, attendant qu'il ne reprenne la conversation. Ou son activité. Si il ne voulait pas de sa présence, elle était prête à reprendre son chemin. Une chose qu'elle savait bien, c'est qu'il ne fallait jamais ennuyer une personne en plein travail. Surtout pour un travail aussi minutieux que la couture.

Mais il ne la repoussa pas. L'invitant même à s'installer avec lui. Ce qu'elle fit, sans qu'il n'ait besoin de le lui dire deux fois. Un léger sourire commençait à apparaître sur ses lèvres. Il s'enquit de la raison de sa présence ici, tout en lui prodiguant un conseil. A cette heure, il devait y avoir un certain nombre de personnes ivres. Chloé savait à peu près quelles rues éviter pour ne pas tomber sur ces personnes. Mais ce genre de conseil était toujours le bienvenue.

-Merci pour le conseil, je serais prudente. Je rentrais d'une soirée, mais curieuse comme je suis, je n'ai pas pu m'empêcher de m'arrêter en vous voyant coudre. C'est une très belle pièce que vous faites là.

Elle était réellement admirative du travail effectué. Le jeune homme était doué dans ce qu'il faisait.

-Pardonnez-moi, j'en oublie la politesse. Je m'appelle Chloé, enchantée.
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