Parvenir à la perfection n'est pas une finalité en soit - U.C

Je suis les deux faces d'une même pièce. La face pile, la douce, la gentille, la souriante Bonnie. Celle qui déambule avec grâce, celle dont le rire chante tel le sifflement d'un oiseau. Une jeune femme de bonne famille avec de bonnes manières. Et l'autre Bonnie, celle que je n'aime pas, celle qui perd le contrôle, qui s'énerve, qui casse des vases et pique des crises. Celle qui blessent parfois les autres... Elles sont pourtant complémentaire et définissent qui je suis. Une personne ambiguë, une personne paradoxale, mais pas une mauvaise personne.


Je voudrais être un personnage de compte de fée... Non, les princesses souffrent beaucoup trop avant de trouver le bonheur et pourquoi ont-elles toujours besoin d'un homme pour devenir des femmes complètes ? Non, je veux être une de ces jeunes filles dans le feuilletons pour ado. Celle qui a une vie heureuse, qui arrive au lycée et qui rencontre cette personne qui fait battre son cœur. Alors elle se débrouille pour attirer son attention, ce n'est pas facile, mais elle se découvre elle même, apprend à connaître son âme-sœur et l'embrasse sur la plage devant un magnifique couché de soleil. Voilà, je voudrais être un personnage de romance pour ado ! Encore mieux ! De comédie musicale ! Je veux pouvoir chanter ma joie, danser, aider les autres à devenir de meilleur personnes, boire du milk-shake avec mes amis et encore danser et chanter ! Je veux une vie insouciante et joyeuse. J'enfermerais chaque rire, chaque rayon de soleil dans un bocal étiqueté « bonheur » que j'ouvrirais lors de mes journées les plus grises. Alors pour mériter cela, j'essaie d'être la meilleure des personnes que je puisse être. Je dis bonjours à chaque personne que je croise dans la rue, je laisse la monnaie à chaque course que j'effectue et je tends une main désintéressée à ceux qui sont dans le besoin. J'ai mes petites habitudes, ma vie est paramétrée, millimétré par moi-même et rien ne peu m'écarter de mon droit chemin.


Parce que si on m'écarte de mon droit chemin... On le regrette assez rapidement. Quand je perds le contrôle d'une situation, je perd le contrôle de moi-même. C'est comme si on me traînait de force sur un sentier de nuit et qu'on m'y laissait seule. La peur emplit mon cœur et parle à la place de ma bouche. Elle panique, elle s'énerve, elle cris et plus cette peur grandit, plus elle prends le contrôle de mon corps, pouvant limite se montrer violente pour retourner en lieux sur. C'est une sorte de système d'auto-défense, comme si mon instinct de survie se réveillait brutalement. Une sorte de rejet brutal de tout ce qui m’entoure, je perds presque la raison, comme une crise d'hystérie. Je n'aime pas me retrouver dans cet état, je n'aime pas cette partie de moi alors je m’entoure de bonne personnes pour ne jamais me sentir seule et pour me protéger. Mais comme chaque règle, j'ai mon exception et elle porte le nom de Roxana. Avec elle je n'ai pas peur, je me sens entière et en pleine confiance, je contrôle mes capacités, je ne me sens pas en danger. Peut-être qu'elle me fait me sentir pleinement moi-même, mais elle réveille cette excitation, ce petit côté espiègle en moi. Alors je me laisse embarquer dans son monde chaotique ou les règles ne nous définissent pas mais dont nous définissons les règles.

On me dit loufoque, on me dit respectueuse, on me dit maniaque, on me dit peureuse, on me dit altruiste, on me dit coincée, on le dit hystérique, on me dit excentrique, on me dit sociale, mais on me dit surtout de rester comme je suis