Promis j'ai des pommes pour toi (Fealine ♥)

Je perdais parfois le compte des jours, surtout depuis que j’avais retrouvée Isa par hasard. Je me remettais encore toujours de cette journée d’ailleurs. Fallait dire qu’il avait été assez franc, le hérisson vert. Je me levais difficilement du pseudo lit de la maison abandonnée que je squattais depuis deux jours. C’était pas le luxe, mais au moins il faisait pas hyper froid, y’avais un matelas encore en assez bon état même si il était juste posé par terre. On va dire que c’était toujours mieux que rien, mais je devais avouer que plus les années passais, plus j’avais envie d’avoir un minimum de confort dans ma vie. J’avais de plus en plus de mal à m’imaginer voler, squatter et survivre pendant encore très longtemps. Faut dire que c’était pas le but d’une vie, de la passer dans les rues froides et sombres de Nekai. Que je pouvais être dramatique aujourd’hui… Surement à cause de la faim ! Il fallait que je parte en chasse ! Non, je parlais de vol, pas de me transformer en lionne et de chasser le gibier dans la forêt. La viande cru c’était pas vraiment mon truc, on choppe trop de maladies avec.

Je sortais donc de cette maison, décidée à encore voler pour rester en vie dans cette foutue ville. Avant je l’adorais, je la voyais comme géniale, divertissante et pleine de possibilités. Aujourd’hui, j’en était blasée, je voyais juste que beaucoup d’humains profitais du statut des hybrides mais c’est pas comme si j’y pouvais quelque chose. Et puis mine de rien, j’avais aussi pas mal profitée de la fortune d’Henry il y a quelques années. Je me dirigeais lentement vers la ville, et vue le monde je supposais vite qu’on était en week-end. En plus avec le beau temps, y’avais une masse énorme d’humains qui se baladais tranquillement dans les rues. La plupart étaient avec leurs hybrides, les suivant sagement comme ils étaient censés le faire… Je soupirais doucement, marchant en essayant de repérer de quoi manger. Avec tout ce monde, c’était pas forcément évident.

Mais je repérais rapidement un marchand de fruits et légumes. Eh oui on ne se refaisait pas : j’étais prête à tout pour des pommes moi, une vraie têtue ! J’arrivais donc l’air de rien devant le marchant, attendant qu’il soit occupé pour chaparder quelques pommes. Ce que je n’avais pas prévue, c’est qu’il s’y attendait et me prendrais la main dans le sac, se mettant à hurler au voleur. Heu… Oups ? J’allais encore devoir courir dans toute la ville pour échapper à la police… Sans me faire attraper bien sûr, sinon je pense qu’Isa viendrais mettre son nez là-dedans, vus que maintenant il savait ce que je faisais pour survivre. Je soupirais, m’apprêtant à prendre mes jambes à mon cou, lorsqu’on m’agrippa le bras. Je regardais la personne avec l’air le plus étonné du monde : c’était qui, elle me voulait quoi ? Mais j’étais encore plus surprise lorsqu’elle paya les pommes, tellement d’ailleurs, que je la laissais me trainer plus loin, clignant bêtement des yeux. Je prenais les pommes plus par automatisme qu’autre chose. Je me contentais de fixer cette… Humaine ? Qu’elle humaine se tendrais les cheveux en blanc ? Je pensais que les jeunes femmes préféraient ne pas paraitre vieilles, et le blanc c’était la couleur des vieilles dames ronchons, nan ? Enfin bref… Je l’écoutais, la regardant doucement.

-Heu…. Merci, je suppose ? Ouais, j’pensais qu’il était occupé mais il a fait semblant… Première fois que ça m’arrive ce truc… Je pourrais plus revenir avant un moment… Fait chier.

Je soupirais en sortant une pomme du sac avant de croquer dedans un poussant un grognement de plaisir : ça faisait du bien de manger ce qu’on préférait ! Mangeant doucement, j’observais cette humaine que je trouvais étrange. Après tout elle m’avait aidée alors qu’elle pouvait simplement passer son chemin. Mais ce qui me dérangeait, c’était l’odeur qu’elle portait. Je n’arrivais pas à mettre la main dessus. Peut-être qu’elle avait un hybride chez elle, tout simplement.

-Dit-moi, tu aides souvent les hybrides en détresse dans la rue ? Tu aurais pu t’attirer des ennuis. Et puis tu sais, j’aurais pu simplement faire comme d’habitude : c’est-à-dire courir pour faire faire leur sport aux policiers. Ça leur fait les jambes comme ça.

Je ricanais doucement. Ouais, aujourd’hui, j’allais pas insulter cette humaine, après tout elle m’avait aidée et elle attisait ma curiosité, avec son odeur et la couleur de ses cheveux. Ils étaient aussi blanc que les miens, quoi que peut-être plus long, et bien sûr en bien meilleur état… J’en étais presque jalouse, moi qui adorais ma crinière, pas facile d’en prendre soin dans la rue.