La zone de transfert d'un hybride un peu trop rebel (Feat. Aria T. Murasaki)

Une matinée bien désagréable m'attendait...
Je le savais d'avance lorsque j'avais mit les pieds hors de mon lit. Hier soir, mon chef m'avait convoqué pour me donner un ordre de mission. Un truc qu'il faisait rarement, en général il me laissait aller et venir, me promener comme je voulais et capturer qui j'avais envie ou presque... Bref, j'étais rarement obligée de faire quelque chose. Et cette mission, autant vous dire qu'elle ne me plaisait pas. Il s'agissait d'un plan de réhabilitation. Un truc que le camp de dressage et les hunters organisaient ensemble pour les cas difficiles: après dressage, on confiait les hybrides sur lesquels on avait encore des doutes à un hunter pour qu'il mesure si oui ou non cet hybride est en mesure de retourner à la société et à l'état d'esclave qui lui est du. Les hunters qui s'occupaient de ça devaient être capable de tenir les hybrides qu'on leur confiait, de ne pas les laisser filer et de leur montrer rapidement qui est le patron. Ce n'était pas un boulot qu'on confiait aux bleus. Mais c'était surtout pas un boulot dont je voulais. J'avais toujours refusé. Mais ce coup-ci je n'avais pas le choix. Pourquoi? Parce que moi aussi j'étais à l'épreuve. Le patron disait qu'il devait s'assurer que je pouvais rester dans la même pièce qu'un hybride plus d'une heure sans lui péter le nez... Super idée, dites donc! Mais en soi c'était normal: malgré mon expérience ils n'avaient jamais eu la preuve que mon self-control suffisait à contre-balancer le traumatisme de mon enfance. Je n'avais jamais pris d'hybrides, j'évitais d'embaucher des Soldier même pour une mission courte, je refusais de mettre les pieds au dressage... Bref, je n'avais jamais témoigné d'autre chose que de la haine envers les hybrides et ce n'était pas bon. En général, les gens comme ça, dans le métier, ils finissaient pas péter un câble et tout buter sur leur passage. Bref. Si je voulais garder mon titre "hunter de classe A" je devais prouver que je pouvais aussi faire ce petit boulot de dressage!
J'ai reçu le dossier de l'hybride en question mais je l'avais à peine ouvert, histoire de me donner l'air pro. Cela m'ennuyait. Je n'avais vraiment pas envie de faire ça... Ce matin, donc, j'avais sauté dans un jeans, un t-shirt quelconque, pris mon écharpe et mon blouson de moto, mes bottes, un couteau au cas où ça tournerait mal, et était partie en direction de l'animalerie.
Arrivée devant cette boutique de malheur, je garais ma moto dans une ruelle, retirait mon casque et entrait. Je m'annonçais comme étant la chasseuse qui venait pour la réhabilitation. Le gérant me demandait de le suivre jusqu'à l'arrière boutique.
Là, au milieu de la pièce, se trouvait une cage dans laquelle on pouvait voir un seul hybride tout tremblant. Les cheveux blancs, les yeux verts, le teint pâle: c'était bien celui de la photo, mais le vendeur trouva quand même bon de me préciser que c'était lui.
- J'm'en doute bien. Lui répondis-je avant de lui faire signe qu'il pouvait s'en aller.
Je m'approchais de la cage.
- Alors c'est toi le gros dur qui fait trembler le camp de dressage? Jsuis là pour m'assurer que t'es prêt à être vendu donc on va devoir passer un peu de temps ensemble mais je te préviens: on est pas copains. Lançais-je comme première approche.